La légendaire Alliance de Calebaïs reprend vie après des décennies d'obscurité et de silence. Suivez les aventures de puissants Mages, de fidèles Compagnons et de leurs talentueux Suivants. Découvrez moult créatures fantastiques, lieux féériques et bien plus encore... Rejoignez un voyage sans pareil... Rejoignez le monde d'Ars Magica!
-Des animaux sauvages de toutes espèces s'envolent depuis le dessous obscur d'un dolmen entouré de vieux arbres tortueux à flanc de montagne. Une pluie de feuilles mortes tombe lentement sur le dolmen et deviennent des flocons en le touchant. Peu à peu la neige recouvre la pierre, quelques animaux reviennent et affrontent le froid mais la glace s'est formée et ils renoncent les uns après les autres, jusqu'à ce que plus rien ne subsiste de ce vestige d'un passé oublié.
-Un vautour couve un œuf, celui-ci éclot et libère un jeune vautour, la nuit tombe et au lever du jour l'oisillon au duvet blanc a désormais un duvet jaune, et devient un coq à la crête argentée en grandissant, doué du pouvoir de s'éclipser et se téléporter de quelques pas. Comment un vautour a t-il pu engendrer un poulet ? Inigo y repensera à chaque fois qu'il mange ou voit un poulet.
-Un apprenti est avide de savoir et de pouvoir. Sa convoitise le pousse à passer son gant, peut-être prématurément ? Il doit triompher 1 à 1 des 5 techniques. Le feu l'embrase chaque fois qu'il se trompe. Il parvint finalement à relever son gant mais portera à jamais les stigmates de ses échecs !
-En contrebas d'un lourd château-fort arborant des bannières orange et jaune, un tournoi voit s'affronter des chevaliers. Après nombre duels, le vainqueur gagne une clé en or lui accordant l'accès au château, où il est accueilli tel le maître des lieux. Inigo se réveille alors debout, la main sur la poignée de la porte de sa chambre ..... fermée.
-Un enfant est sans cesse rabroué par ses camarades qui ont le don, alors que le sien dysfonctionne gravement. Un homme eu pitié de lui, il le consola et l'enfant se mit à ressentir l'amour des gens autour de lui. Il n'en serait jamais le bénéficiaire mais il pourrait tous les rendre heureux. De ces unions naquit le bonheur mais aussi son lot d'envieux, de frustrés, de lubriques et autres concupiscents. de l'harmonie espérées, c'est le chaos qui s'instaurait. Un jour une créature volante vint à lui et lui accorda de ne plus ressentir l'amour. Inigo se réveille alors avec un profond sentiment de solitude, avec le souhait de partager son intimité avec quelque'un ...
-Les ténèbres et les flammes assaillent une rune qui à leur contact se met à luire de toute sa puissance, sa géométrie fait alors place à des mots qui finissent par se disperser et laisser place au néant. Des lettres isolées apparaissent en périphérie et tentent de se rassembler pour constituer maladroitement des mots qui n'ont encore aucun sens au moment où Inigo se réveille le souffle coupé.
-2 adolescents s'invitent dans un groupe d'autres jeunes qui les rejettent comme les étrangers qu'ils sont. Les 2 jeunes gens s'en plaignent aux adultes qui, à leur tour, les repoussent. En rêve, ils demandent conseils aux esprits, qui leur font entrapercevoir leur avenir : Devenus grands et forts, agiles dans les bois comme au combat, ils tentent de trouver l'amour, mais aucun fruit ne pousse. Seule la fureur du combat parviendra à leur servir d'exutoire, ils excellent dans ce domaine autant que dans leurs interactions avec la nature et les esprits, lesquels seront pour toujours leurs meilleurs compagnons. A la fois frustrés et rassurés, ces 2 adolescents se marginalisent et concrétisent cette prophétie auto-réalisatrice en dialoguant avec arbres et fantômes, combattant de sombres esprits, des bûcherons avides, des loups énormes et des incendies ravageurs.
- un soir d'orage Inigo voit en songe :
- dans la douleur, un griffon pond un œuf sur un sommet escarpé, une pierre ronde ricoche à l'infini sur la surface de l'e'''' d'un nuage.
- dans une prison sans la moindre porte ni fenêtre, un enfant est enfermé dont les cris tonnent sans porter le moindre mot
- une tempête lézarde la nuit de ses éclairs tenir jusqu'à l'aube où une éclipse trône dans la ciel, la lune repartant dans les nuages sombres et biscornus, tandis que le soleil prend sa place de plus en plus haut dans le ciel nimbé de son halo.
- un éclair frappe puis explose une tour, un siphon-tornade tourne de plus en plus vite jusqu'à t'emporter dans le tréfonds de la terre, Inigo se sent étouffé
- un vautour crépitant s'envole du cratère dans le ciel, plane au dessus d'un désert sombre, puis atterrit sur un phare, s'immole dans son feu et en renait sous la forme d'un phénix embrasé. Inigo se réveille avec des bouffées de chaleur
Description et Histoire: Née en octobre 1174, fille naturelle de Núria de Caboet et de Sergi. Elle fut reconnue par Samir-l'érudit qui épousa sa mère 1 mois avant sa naissance.
reprise de note pour aider à la rédaction du compte rendu (vous pouvez garder / supprimer tout ou partie, à votre guise :
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Automne 1174 : Eléonore se confie à Albert sur ses craintes que Yolande devienne un monstre. Albert s'inquiète de la nature cachée de Yolande et ses enfants. Contrôle-t-elle sa forme animale? Allant directement au but, il annonce à Yolande ses craintes pour l'alliance et le danger sous-jacent de sa nature. Et il fera tout ce qu'il faut pour protéger la population de l'Alliance.
fin d'Hiver 1174 : Le décès de Puppa le laisse indifférent, mais il se pose la question de qui remplacera la toque rouge de l'Alliance. Sur le chemin pour la muraille sud, ils se rapprochent d'une barbacane qui serait le sanctum de Puppa. Ex-altoria et Loui échangent sur leurs études et s'aperçoivent qu'ils étudient sur le même sujet. Quelle perte de temps, cette alliance mérite une organisation plus rigoureuse.
Le groupe question Astella sur la possible mort de Pupa. Apparemment, ceci est un sujet tabou à l'Alliance. Lumistus nous répond qu'il faudrait enquêter pour en savoir plus sur les circonstances. Vancasitum n'est pas intéressé mais il est plutôt inquiet par le comportement d'Abbadon. Pour Scruta, ce n'est jamais arrivé...
Une patrouille nous est affecté pour les recherches.
Arrivé au domicile de Pupa de Mercere, nous trouvons à l'étage 9 armes magiques. Albert en profite pour prendre un lien mystique du lieu. Puis fait un aller-retour au cœur de l'alliance pour récupérer une torche magique.
Nous identifions une statue de téléportation (plateforme du gouffre) sur la tour d'observation.
Lors de l'exploration, Louis est blessé gravement, Albert extrait les corps puis applique ses talents de chirurgiens pour stabiliser les plaies et les saignements. Puis nous téléportons son corps vers le sarcophage de guérison où Louis va se remettre de ses blessures. Nous apprenons que Louis a été refusionné en une seule entité.
(séance 23)
Le groupe reprend ses recherches sur la barbacane, et explore plus en avant l'escalier piégé qui donne vers les sous-sols. Inigo trouve une pierre molle qui permettrait de communiquer avec le sanctum. Hormis un bruit sourd éphémère nous n'entendrons rien d'autre.
Le premier piège peut être évité en gardant contact avec la paroi, et le second en évitant une marche piégée.
Inigo et Ex Altiora passent à travers un portail qui débouche dans une forêt féérique.
Après étude du portail (esprit de deuil), Albert disparait à son tour. Apparemment, la forêt se situerait dans les contreforts de l'alliance, mais dans un regio féérique.
Ils découvrent un dame avec des bois de daim (chevreuil.?). Les "animaux" du lieu offrent des présents à cette "reine endormie" : baies, champignons... Allant avec de l'espoir, et revenant satisfaits.
Lors d'une étude magique de la forme réelle de la reine, Albert subit une catastrophe magique. Il reçoit le trait inspiré +2, et une obsession pour protéger cette forêt. Il perçoit aussi comme dans un rêve comme des images du passé où le peuple de cette forêt auraient été en guerre contre l'Alliance, mais auraient été carbonisé par les mages de Flambeau. Cette dormeuse protègerait l'existence de cette forêt dans un rêve? Un gardien ours/hibou protège les lieux.
Mais la question reste entière : comment entrer dans le sanctum de la Mercere sans passer par ce portail?
Sur le chemin du retour, Inigo devait faire remarquer à Albert et Anne qu'allongé aux côtés de la Dormeuse, il y avait le chevalier arrivé à l'Alliance à l'automne dernier, Silmar.
Quant à Ex Altiora, qui décidément ne fait rien comme tout le monde, une fois dans la forêt il a perçu la présence d'une créature bien trop grande et potentiellement bien trop dangereuse pour être affrontée seule. Aussi prit-il la seule décision qui lui semblait plausible : il a écouté sa curiosité. La créature, bien plus grande qu'un ours, en était pourvue du corps mais affublée d'une tête de hibou. Ebahi, l'enfant se jeta sur elle sous forme d'éclair pour jouer avec ce qu'il prit d'abord pour une grande bête. Une fois calmée, la créature s'affubla d'une tête humaine et Ex Altiora et celui qui se révèlera comme le gardien de la forêt féérique et le protecteur de la Dormeuse auront une discussion sur les raisons de la présence de la créature dans cette forêt. Assaillie de questions par l'enfant, la créature révèle qu'elle n'a que vaguement connaissance d'une organisation du nom de l'Ordre d'Hermès, qu'elle-même protège la forêt des intrus, qu'autrefois des hommes ont marché sur cette forêt et l'ont ravagée par les flammes, ce pourquoi il la protège désormais et, accessoirement, qu'elle prend l'apprenti pour un être féérique. Par la suite, ayant suivi le gardien ours-hibou après qu'il ait prit son envol (prenant le corps d'un hibou et la tête d'un ours, devenant donc un hibours) et se soit transporté dans la clairière au centre de laquelle se reposait la Dormeuse, observée par Inigo, Anne et Albert sous forme animale, l'apprenti demanda s'il pouvait lui aussi faire une offrande, ce qui offensa terriblement le gardien qui devait réaliser alors que des pieds humains venaient de souiller la forêt dont il a la charge. S'ensuivit une lutte de dix jours entre le gardien et l'éclair vivant, que l'apprenti, toujours aussi difficile à attraper, devait emporter. Dix jours durant lesquels l'apprenti devait jouer à l'ours-hibou et à la souris avant de pouvoir enfin s'échapper du regio et rejoindre ses maîtres.
(Séance 24)
Pendant que Louis de Bonisagus récupère de ses dernières avanies dans le sarcophage de guérison et qu'Ex Altiora joue au chat et à la souris avec un ours-hibou, Albert de Tremere et Inigo de Criamon, accompagnés d'une entière décurie ainsi que d'Anne, dite "la berserker", font face à la porte qui leur a tant posé problème. Presque de dépit et pendant que son compagnon de la maison Criamon discute avec les pierres, Albert fait usage de sa maîtrise de l'Art Rego pour déplacer les pierres du mur opposé à la porte qui ne mène pas au sanctum de Pupa de Mercere mais à la forêt féérique. L'exercice est plutôt rapide et, aidé par la décurie qui déplace les pierres qu'il descelle ainsi, le magus révèle une pièce éclairée derrière le mur.
Prudent, il l'inspecte rapidement avant d'y pénétrer, accompagné d'Inigo, d'Anne et d'un des gardes. La pièce est éclairée par de douces orbes lumineuses en suspension dans l'air, qu'Inigo suggère être des représentations des astres. Des tracés géométriques représentant des cercles couvrent l'entièreté de la pièce, parfois joints à d'autres formes plus anguleuses tels que carrés et triangles, mais toujours les formes anguleuses sont intégrées à un cercle. Un bref coup d'œil révèle la présence d'objets ayant peu vu le jour mais beaucoup vécu, ainsi des cartes accumulées par l'occupante de cette pièce au fil des années, avant que la rigidité de la mort n'affecte sa forme. Pupa de Mercere git sur un lit, inerte et froide. L'examen d'Albert révèlera qu'elle est belle et bien décédée mais également qu'elle a été déplacée après celle-ci : elle ne serait pas morte sur le lit, constate Albert, mais au centre de la pièce, suite à quoi quelqu'un - ou quelque chose - l'a déplacée. En un clin d'oeil, la moitié de la décurie se met en formation autour des deux magi.
Soucieux d'évacuer tout risque d'interférence magique, Albert analyse les auras magiques de la pièce et constate la présence de nombreux objets à la puissance variée, bien souvent mineurs, sur le corps de la maga. Si d'autres objets dans cette pièce étaient autrefois enchantés, leur magie est dissipée depuis et à peine perceptible, au contraire de l'enchantement qui semble affecter encore la dépouille de Pupa. Ne distinguant pas de trace magique résiduelle pouvant expliquer la mort de la maga, Albert se résout à interroger l'esprit de la maga, après s'être assuré toutefois que rien dans cette pièce ne pouvait laisser entendre qu'elle avait reçu les derniers sacrements ou autre rite empêchant de contraindre par la magie hermétique son esprit à revenir temporairement de son repos éternel. La maga lui apparaît alors, assise sur son lit et sa dépouille, prête à répondre à ses questions.
Le magus apprend que la maga s'est tuée elle-même, vraisemblablement en méditant suffisamment profondément pour y parvenir de sa propre volition. Quant à ses raisons, elle explique avoir voulu échapper enfin à l'existence bien trop longue que lui imposait la servitude imposée par Abaddon de Tytalus. Celui-ci, dévoile-t-elle, a développé une fascination pour elle, allant jusqu'à enchanter son corps et lui donner un autre nom : Pupa, de poupée. Elle explique avoir été enchantée pour être une présence apaisante lors des conclaves et autres réunions des magi de Val Negra, ce qui ne résiste pas à l'examen dès lors qu'interrogée par Albert sur les divers objets magiques qu'elle porte, elle apprend entre autres choses aux magi et membres de la Turbula présents que sa robe possède un puissant effet apaisant.
C'est lorsque l'esprit désincarné de Pupa informe les magi et leur suite qu'ils vont tous mourir dans cette pièce qu'un brin d'inquiétude vient les chatouiller. Un gardien, dit-elle, protège son sanctum. Plusieurs idées sont vivement échangées entre Albert, Anne et la décurie. Au cours de la discussion, Albert tente à nouveau de se fier à sa maîtrise toute relative de l'Art Intellego en le combinant avec Virtum. Il n'a qu'à peine le temps de percevoir qu'ils sont observés par un sortilège avant d'être effleuré pour la première fois par le Crépuscule. Effleuré mais pas touché : il ne sombre pas dans le plein Crépuscule mais en est pour autant affecté, développant à son grand dam une affinité pour l'Art Intellego, celui-là même qui lui a tant fait défaut ces dernières heures. C'est Anne qui enfin prend les devant et décide que, parce que son corps est enchanté et/ou parce qu'elle est la propriétaire de ce sanctum, sortir de cette pièce avec son cadavre devrait les protéger du gardien, un élémentaire de pierre. Albert, Inigo et leur suite quittent donc le sanctum de Pupa de Mercere avec sa dépouille, protégée de la putréfaction pour une lune grâce à une incantation rapide du magus de Tremere.
Lorsqu'un magus connaît son Crépuscule final ou la mort sur le domaine de Val Negra et que sa fin est constatée, la Légion a pour obligation de réunir le conclave, ce à quoi s'empressent les membres de la décurie. Comme chacun le sait, les magi sont difficiles à arracher à leurs occupations, aussi la réunion du conclave va prendre visiblement plusieurs heures, que les jeunes magi occupent dans un premier à se réunir : Albert et Inigo, accompagnés d'Anne portant la dépouille de Pupa et d'un membre de la décurie, vont à la rencontre de Louis de Bonisagus, complètement remis de ses dernières tribulations. Alors qu'il lamente le sort de Lui, Louis est arraché à sa mélancolie par ses camarades qui l'informent des derniers développements. Lorsque, dans le couloir menant à la salle du conclave, Albert révèle à son compagnon que Pupa s'est donnée la mort, un bruit retentit dans les profondeurs, en direction des catacombes. Abaddon, en concluent-ils, arrive. Albert murmure à un crâne qu'il est au courant de sa traîtrise et, quelques instants après, Abaddon, squelettique comme à son habitude, avance dans leur direction.
Le doute quant au respect relatif par Abaddon du code hermétique, s'était immiscé plus tôt dans leur esprit alors que Pupa leur révélait plus tôt avoir été enchantée par le Tytalus. Ce doute devait se confirmer, alors que dans ce couloir, avançant dans leur direction, Abaddon devait user de magie pour rendre Louis et Albert malade, passant négligemment outre leur Parma Magica. Inigo, tentant d'apaiser l'archimage, fut ignoré par ce dernier qui ordonna au garde de prendre le corps de Pupa et de le suivre, tout en lévitant au-dessus des jeunes magi. Par un suprême effort de volonté, Anne résista à ses pulsions de violence et laissa repartir l'Archimage, préservant ainsi la pérennité de son existence.
Lors du conclave, alors qu'Abaddon était absent et que la réunion était imposée par la confirmation de la mort de Pupa, Albert lança des accusations dans la direction du Tytalus : il déclara avoir été affecté sans son consentement par la magie d'Abaddon et demanda réparation sous forme d'une source de Virtus. La discussion s'anima, chaque magus sembla marcher sur des œufs au sujet d'Abaddon. Libra et Lumistus avertirent le jeune magus de la maison Tremere : il lui fallait peser ses mots avec justesse. Prise à partie par Albert, c'est tout à son embarras que Libra fut requise pour évaluer la véracité des dires du Tremere. Un bref examen plus tard, elle devait révéler au conclave qu'aucune magie hermétique n'avait récemment affecté Albert. Pour autant, celui-ci maintenait avoir été affecté par la magie d'Abaddon, ce que confirma Libra, à la stupeur des jeunes magi.
N'y tenant plus, Vancasitum de Flambeau convoqua d'une voix tonitruante Abaddon de Tytalus, assourdissant l'assistance et forçant le malheureux squelette à apparaître devant eux. Ses yeux étaient rouges, sa cape en lambeaux. Des propos qui furent échangés, la nature non-hermétique d'une partie des pouvoirs d'Abaddon apparut connue de Vancasitum et du reste de l'Alliance. La discussion s'envenimant, Inigo l'apaisa en manifestant une statue de pierre représentant Pupa entre les acteurs les plus virulents de la discussion, statue aux pieds de laquelle Abaddon s'effondra alors en pleurant. L'émotion fut étonnamment partagée par une majeure partie de l'assistance, à l'exception notable d'Albert, Ignatius, Louis et Vancasitum. Ce-dernier, au contraire, riait d'un air narquois tout en lévitant au-dessus du Tytalus. Puis Albert eut le mot de trop et Abaddon se jeta sur lui, le blessant grièvement avant d'être emprisonné dans une cage d'étoiles par Béranger. La puissance maléfique qui vivait en lui semblait prête à exploser, aussi Libra partit quérir la robe de Pupa afin de calmer les esprits, tandis qu'Inigo et Louis partirent, sur l'idée du premier, vers le hameau afin d'en rapporter du Virtus divin, dans le but de contrer l'influence infernale de la magie d'Abaddon. Alors que le Tytalus était contenu par les efforts combinés des plus puissants mages de Val Negra qui, par l'effet d'une Cérémonie des magiciens, tentaient de supprimer la terrible puissance infernale, Aesthyr et Douegar furent mis à l'abri, vraisemblablement par Nathanaël de Tytalus, tandis que les plus jeunes magi, y compris Louis et Inigo qui étaient revenus, furent propulsés en-dehors du regio.
Albert fut le dernier à évacuer la plus haut regio. Blessé mais encore conscient de ses devoirs, il cherche des sentinelles pour avertir de la terrible bataille qu'il y a eu. Mais quelques temps après, Louis perçu des signes de vie. Ce qui permet de récupérer d'abord le corps d'Astella de Jerbiton, puis de quelques autres. Au final, l'Alliance a perdu Béranger et Abbadon. Les autres mages ont été touché soit dans leur chair, soit dans leur esprit (Vancasitum, Nathanael, Lumistus). Le groupe fait au mieux pour diriger les blessés, soit dans la salle du sarcophage, soit vers les thermes.
Ce vaste conflit met aux prises les comtes toulousains et barcelonais, leurs vassaux (au premier rang desquels les vicomtes Trencavel) et leurs voisins, en particulier les ducs d'Aquitaine, devenus rois d'Angleterre après 1152, les empereurs du Saint Empire germanique et, surtout, les rois de France à partir du milieu du XIIe siècle. Il se superpose à d'autres conflits, en particulier la lutte qui a opposé les comtes de Poitiers et ducs d'Aquitaine aux comtes de Toulouse, ou encore le Conflit entre Capétiens et Plantagenêts qui met les rois de France capétiens aux prises avec leurs vassaux en France (puis rois d'Angleterre) Plantagenêts.
Commencée en 1112, avec le mariage du comte de Barcelone et de
l'héritière du comté de Provence, la grande guerre méridionale se
termine en 1195 alors que la question cathare se fait plus présente. La croisade des albigeois bouleverse les équilibres et les rapports de force issus de cette longue guerre méridionale : la mort de Pierre II, roi d'Aragon, à la bataille de Muret en 1213, met un point final aux ambitions aragonaises au nord des Pyrénées.
Cette guerre a parfois été considérée comme la cause principale de l'échec de la formation d'un État occitan unifié, qui aurait été en mesure de résister à la croisade des albigeois et à la domination capétienne au XIIIe siècle[réf. nécessaire].
Origines
Les conditions du conflit qui trouble le Midi au XIIe siècle se mettent en place à la fin du XIe siècle.
En Aquitaine, le duc Acfred meurt en 927. Dernier héritier de la famille des Guilhelmides par sa mère, son décès entraîne une guerre de succession pour le duché d'Aquitaine, qui oppose pendant vingt ans les Ramnulfides, comtes de Poitiers, parmi lesquels Acfred avait choisi son cousin éloigné Ebles Manzer comme successeur, et les Raimondins, comtes de Toulouse. C'est finalement le fils d'Elbes, Guillaume Tête d'Étoupe qui finit par l'emporter en 962.
En 988, profitant de la substitution de la dynastie capétienne à la dynastie carolingienne, le comte de Barcelone Borell II
ne prête pas serment de fidélité au roi des Francs. Ce geste est
interprété comme le point de départ de l'indépendance de fait des comtés catalans vis-à-vis du pouvoir franc.
En 1035, le comté d'Aragon est érigé en royaume par Sanche Ier d'Aragon. Cet état va progressivement devenir une force majeure dans la région, et aboutir à l'union dynastique de la Couronne d'Aragon avec le comté de Barcelone en 1137.
À partir de ce moment, dans un contexte de prospérité et
d'importance tout autant politique que culturelle, trois pouvoirs, parmi
les plus puissants de leur époque peuvent prétendre unifier ce
territoire :
Le pouvoir poitevin : les comtes de Poitiers (les Ramnulfides) ont autorité sur la « Grande Aquitaine » qui s'étend des Pyrénées à la Loire et jusqu'à l'Auvergne.
Mais en août 843, Lothaire, Louis et Charles concluent la paix par le traité de Verdun,
par lequel l’Empire carolingien est définitivement divisé entre les
trois frères. La Septimanie est désormais incluse dans le royaume Francie occidentale de Charles le Chauve - à l'exception du comté d'Uzès, qui est entré dans le royaume de Lothaire.
Si le traité ramène la paix entre les trois frères, elle exclut Pépin
II du partage, et met donc Bernard dans une position difficile du point
de vue de sa vassalité. En 844, Charles le Chauve mène une expédition en
Aquitaine : Bernard est capturé lors du siège de Toulouse, condamné à
mort et décapité dans cette ville[1]. Le marquisat est divisé, la Septimanie (devenue la Gothie) est subordonnée aux comtes de Barcelone et le titre de marquis de Septimanie est aboli.
En 849, à l'assemblée de Narbonne, Charles le Chauve autorise les comtes Aleran de Troyes
et Isembart d'Autun à subordonner les territoires qui soutenaient son
rival Pépin II d'Aquitaine. En même temps, Isembart et Aleran reçoivent
le titre de marquis de Gothie. Ils réussissent à capturer Guillaume de Septimanie,
le fils de Bernard et à prendre pied dans la région ; le titre de
marquis de Gothie est ensuite attribué aux comtes de Barcelone avant la
rébellion du comte Bernard de Gothie,
réunissant d'énormes possessions entre ses mains. Après la répression
de la rébellion en 878, les biens de Bernard sont divisés. Le titre de
marquis de Gothie est donné à Bernard Plantevelue, qui devint en 885 margrave d'Aquitaine. Après la mort de Bernard, le titre passe à son fils Guillaume le Pieux.
Cependant, après la mort de Guillaume en 918, le roi Charles III le Simple accorde le titre du marquisat aux comtes de Toulouse et Rouergue, qui incluent la Gothie dans leurs possessions.
La question ducale en Aquitaine
Après la victoire des Ramnulfides sur les Raimondins durant Xe siècle, le duché d'Aquitaine et le comte de Toulouse voient leurs influences politiques s'équilibrer.
À l'issue de la croisade, Raymond constitue au Levant le comté de Tortose. À la mort de Raymond en 1105, le comté (renommé Comté de Tripoli) revient à son neveu Guillaume de Cerdagne
qui l'avait accompagné. Lorsque ce dernier est assassiné en 1110, les
droits en reviennent à Bertrand. Le duc d'Aquitaine fait alors valoir
les droits de sa femme à l'héritage de Guillaume IV.
Les rivalités en Provence
Le comté de Provence jouit d’une situation successorale particulière, puisqu’il est possédé en indivision par les comtes Bosonides, descendants de Guillaume Ier le Libérateur et de son frère Rotboald Ier.
Seules les filles dotées sont exclues de la succession. En 1093, la
maison de Boson s’éteint, et d’autres familles entrent dans l’indivision
à la suite de différents mariages : la maison d'Urgell en 1000 (par le
mariage d'Armengol Ier avec Teutberge de Provence), celle de Toulouse en 1019 (par le mariage de Guillaume III avec Emma de Provence) et celle de Gévaudan en 1093 (par le mariage de Gilbert Ier avec Gerberge de Provence).
En 1112, la maison de Barcelone relève les prétentions sur le comté de Gévaudan, à la suite du décès de Gilbert Ier de Gévaudan. Ses possessions sont répartis entre sa fille ainée Douce (qui obtient le comté de Provence, la moitié du Carladès et d'une partie du Rouergue) et sa fille cadette Étiennette (qui reçoit la plus grande partie de la vicomté de Gévaudan). Cette dernière se marie en 1115 avec Raymond, seigneur des Baux, tandis que le comte de Barcelone, Raimond-Bérenger III, épouse Douce.
Premiers conflits aquitano-toulousains (1098-1113)
Première prise de Toulouse (1098-1101)
En 1098, Bertrand, qui gère le comté de Toulouse en l'absence de son père Raymond IV, s'en prend aux privilèges des chanoines de l'abbaye Saint-Sernin, à Toulouse, alors que ces privilèges avaient été reconnus par son oncle et prédécesseur, Guillaume IV, en 1094, puis par le papeUrbain II lors de sa venue à Toulouse, en 1096[2]. Bertrand fait incendier les bâtiments de l'abbaye et les chanoines appellent à l'aide le duc d'AquitaineGuillaume IX, qui ne se prive pas de faire valoir ses droits. Il argue en effet que le testament du comte de Toulouse Pons a bien été respecté, mais que, Raymond IV ayant quitté ses domaines pour l’Orient, le comté de Toulouse revient à sa femme Philippe. Il prend aussitôt la tête de ses troupes et envahit le comté de Toulouse, sans que Bertrand ne lui oppose de forces.
Guillaume IX, même s'il a le soutien des chanoines de Saint-Sernin[3], semble pourtant mal accepté par les Toulousains. Il agit en maître dans la ville, signant la plupart des chartes.[réf. nécessaire] Mais en , il abandonne Toulouse pour rejoindre une croisade de secours.
Bertrand peut recouvrer ses comtés, peut-être en payant une forte somme
à Guillaume IX, qui doit financer son voyage. Celui-ci reste une année
et demie en Orient, à combattre le plus souvent en Anatolie, où il est gravement battu deux fois, notamment aux Monts Taurus. Le 29 octobre 1102 Guillaume est de retour à Poitiers[4].
Deuxième prise de Toulouse (1113-1119)
En 1105, Raymond IV meurt dans le château de Mont-Pèlerin, devant Tripoli. Dans son testament, il lègue ses possessions en Orient à son fils aîné Bertrand, et le comté de Toulouse à son fils cadet, Alphonse Jourdain, né en Orient. Au cours de l'été 1108, Elvire de Castille
et Alphonse Jourdain reviennent de Terre sainte. Cette même année,
après avoir remis le comté de Toulouse et ses dépendances à Alphonse
Jourdain et à son tuteur – le jeune comte de Toulouse n'a que cinq ans
–, Bertrand part à son tour en Orient.
En 1113, profitant de cette apparente vacance du pouvoir, Guillaume IX d'Aquitaine
mène une nouvelle campagne contre Toulouse, qu'il finance en taxant
lourdement des biens appartenant aux communautés ecclésiastiques[5]. Il prend Toulouse, pratiquement sans combat[6],
tandis qu'Alphonse Jourdain doit se replier sur ses domaines
rhodaniens. Plusieurs vassaux du comte de Toulouse soutiennent Guillaume
IX : en 1114, le vicomte d'Albi et de Nîmes, Bernard Aton IV Trencavel, passe un accord avec Philippe et lui[7]. Il semble même que la mère d'Alphonse Jourdain, Elvire, retourne en Castille durant cette période, car elle est citée comme mariée à un noble castillan en 1117.
Mais face au duc d’Aquitaine, une résistance passive s’organise également à Toulouse[8]. En 1115, Philippe se retire à l'abbaye de Fontevraud, Guillaume vivant désormais publiquement avec Dangereuse de L'Isle Bouchard, épouse de son vassal, le vicomte de Châtellerault[9]. Ces actes lui valent l'excommunication par l'évêque de Poitiers,
Pierre II, en 1115. En 1119, Il laisse Toulouse à la garde d’un
gouverneur, Guillaume de Montmaur. Peu après son départ, les habitants
de Toulouse prennent d’assaut le palais du gouverneur, le jettent au
cachot et rappellent Alphonse Jourdain. Celui-ci confie le gouvernement
de la ville à l'évêque de Béziers, Arnaud de Lévézou, qui l'administre jusqu'à son élection comme archevêque de Narbonne en 1121[10].
En 1123, la première guerre provençale éclate entre Raimond-Béranger III, comte de Barcelone, d’une part, et Alphonse Jourdain, comte de Toulouse, d’autre part. Défait, Alphonse Jourdain se réfugie dans Orange en 1123, où il est assiégé par Raimond-Bérenger. Il n'est sauvé que par l'intervention de la milice toulousaine, qui se porte à son secours et force la levée du siège.[réf. nécessaire]
Le ,
Alphonse Jourdain passe un accord de partage de la Provence avec
Raimond-Bérenger III. Il obtient les territoires au nord de la Durance, qui forment le marquisat de Provence. Il conserve ainsi les terres du comté d'Avignon, qu'il tient directement, et les comtés d'Orange, de Valence et de Die,
qui sont tenus en fief par ses vassaux. Il abandonne en revanche tous
ses droits et reconnaît n'avoir plus de vassaux au sud de la Durance,
sur les domaines tenus par Raimond-Bérenger III.
Mais ce partage ne règle pas tous les problèmes, puisqu'il exclut les droits de la maison d’Urgel et des seigneurs des Baux sur la Provence. Le comte de Forcalquier, Guillaume Ier, refuse d'être vassal d'Alphonse Jourdain et se déclare indépendant, conservant à son profit Forcalquier, Sisteron et Gap.
L'héritage de Melgueil (1132)
Alphonse Jourdain intervient dans le Nîmois, mais se trouve en concurrence avec Bernard Aton Trencavel, vicomte de Carcassonne, qui a su se concilier ses châtelains. Alphonse, ne voulant pas entrer en conflit avec cet ancien allié n’insiste pas.
En 1132, le comte Bernard IV de Melgueil meurt en laissant sa fille Béatrice, âgée de sept ans, sous la garde conjointe d’Alphonse Jourdain et du seigneur de Montpellier, Guilhem VI.
Il est entendu que si Béatrice meurt au cours des six ans qui suivent
sans être mariée, le comté de Melgueil doit revenir à Alphonse Jourdain.
La situation semble d'autant plus favorable à Alphonse Jourdain que le
comte de Barcelone, Raimond-Bérenger III, est mort en 1131, et a partagé
son héritage entre ses deux jeunes fils : Barcelone pour l'aîné, Raimond-Bérenger IV, qui a dix-sept ans, la Provence pour le cadet, Bérenger-Raimond, qui a seize ans.
Cependant, Raimond-Bérenger IV voit d'un mauvais œil Alphonse
Jourdain étendre ses possessions dans le comté de Melgueil. En secret,
avec le seigneur de Montpellier Guilhem VI, il négocie les fiançailles
de Béatrice avec son frère, le nouveau comte de Provence Bérenger-Raimond.
Alphonse Jourdain se trouve de nouveau écarté et voit ses possessions
orientales prises en étau entre les comtés de Melgueil et de Provence.
Guerre dans le Narbonnais (1139-1143)
La montée des tensions en Gothie (1139-1141)
En 1134, le vicomte de Narbonne, Aimeric II, parent et allié du comte de Barcelone, Raimond-Bérenger IV, est tué aux côtés du roi d'Aragon, Alphonse Ier, à la bataille de Fraga. Il laisse deux filles très jeunes, Ermengarde, âgée de cinq ans ou un peu plus, et sa demi-sœur, encore plus jeune[13].
En 1141, le seigneur de MontpellierGuilhem VI, allié du comte de Barcelone Raimond-Bérenger IV, est chassé de sa ville par les bourgeois révoltés qui aspirent au consulat. Alphonse Jourdain, aidé d'Arnaud de Lévézou, soutient cette sédition qui met ainsi l'un de ses ennemis en difficulté[15].
Le siège de Toulouse par Louis VII (1141)
En 1141, la menace aquitaine oblige Alphonse Jourdain à défendre Toulouse une nouvelle fois. En , à la mort de son père, Guillaume X, la jeune Aliénor, âgée de 13 ou 15 ans, a hérité du duché d'Aquitaine. Le , elle épouse dans la cathédrale Saint-André de Bordeaux le roi de FranceLouis VII. Les époux sont couronnés ducs d'Aquitaine dans la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers le , Louis VII assumant donc la direction du duché d'Aquitaine au nom de son épouse[16]. En 1141, Louis VII tente donc de conquérir Toulouse, toujours au nom des droits de la grand-mère d'Aliénor, Philippe de Toulouse. Pour le remercier, Aliénor offre à Louis VII un vase, qui avait été donné à son grand-père par le roi taïfa de SaragosseImad al-Dawla[17]. L'expédition de Louis VII est cependant un échec et Louis VII doit abandonner le siège de la ville, probablement à cause de la résistance des Toulousains[réf. nécessaire], et Alphonse Jourdain négocie le départ des troupes royales et aquitaines. Le
comte de Toulouse accorde des franchises communales à la ville de
Toulouse, probablement en récompense de la fidélité de ses habitants.[pertinence contestée]
La guerre dans le Narbonnais (1142-1143)
En 1142, Alphonse Jourdain songe à épouser Ermengarde pour mieux
assurer sa domination sur la vicomté de Narbonne, alors que son épouse,
Faydide d'Uzès, est soit morte soit répudiée. Un contrat de mariage est rédigé le [19]. Pour renforcer ses liens avec l'archevêque Arnaud de Lévézou, il lui fait don, le , du château de Conilhac, dans la vicomté de Narbonne, « en remerciement de l'affection et du servitium que, dès son plus jeune âge, il a souvent reçu du prélat[20] ».
Mais ce projet matrimonial, qui ferait passer définitivement la
vicomté de Narbonne sous contrôle toulousain, est une menace directe
pour le comte de Barcelone Raimond-Bérenger IV : « l'enjeu (...) était capital ; il en allait de la conservation des principautés barcelonaises dans le Midi[21] ».
Fin 1142, c'est donc avec l'appui barcelonais qu'une coalition de
seigneurs méridionaux se réunit, sous la direction du chef de la famille Trencavel, Roger Ier, vicomte de Carcassonne, Albi et Razès, pour s'opposer aux projets du comte de Toulouse[22]. Sur les conseils du comte de Barcelone, Ermengarde épouse Bernard d'Anduze, fidèle du vicomte Roger et cousin des seigneurs de Montpellier.
En 1143, Alphonse Jourdain, vaincu par ses ennemis et fait prisonnier,
est contraint de lâcher prise. Selon le traité de paix qui lui est
imposé par Roger Ier Trencavel, le comte de Toulouse s'engage à restituer Narbonne à Ermengarde[23].
De même, à la fin de l'année 1143, Guilhem VI rétablit son pouvoir à Montpellier, et certains membres de la famille de ses viguiers,
les Aimoin, qui avaient fini par appuyer les révoltés et s'étaient fait
complices d'Alphonse Jourdain, sont contraints de fuir. C'est sur le
territoire de l'archevêque Arnaud de Lévézou qu'ils trouvent refuge, ce
qui vaut au prélat des reproches de la part du pape Célestin II[15].
Reprise en main toulousaine (1143-1155)
La consolidation toulousaine sous Alphonse Jourdain (1143-1147)
Alphonse Jourdain confirme
la constitution d'un consulat (le Capitoulat) pour la ville de
Toulouse, en rédige les privilèges et fixe à 24 le nombre des consuls[pertinence contestée]. Il s’embarque finalement en à la Tour-de-Bouc et accoste à Saint-Jean-d'Acre en . Il meurt empoisonné à Césarée le , peut-être pour avoir revendiqué le comté de Tripoli à son petit-neveu, le comte Raymond II. Le chroniqueur Guillaume de Nangis attribue le crime aux sœurs Mélisende et Hodierne de Jérusalem, cette dernière étant l'épouse de Raymond II. Le fils d'Alphonse Jourdain Raymond V lui succède.
Le ,
c'est Louis VII, roi de France et duc d'Aquitaine, accompagné de sa
femme, Aliénor, de leurs vassaux et de 300 chevaliers, qui s'est mis en
route. Il est rejoint par l’armée de l’empereur Conrad III de Hohenstaufen et ils arrivent ensemble à Constantinople, le . Louis VII gagne ensuite à grand peine Antioche en , alors tenu par le princeRaymond de Poitiers,
fils cadet de Guillaume IX et oncle d’Aliénor. Raymond de Poitiers
espère que Louis VII va l’aider, mais forçant Aliénor à le suivre, le
roi de France gagne le royaume de Jérusalem. Après un échec en devant Damas, il rentre en France en 1149.
La consolidation toulousaine sous Raymond V (1148-1155)
La chance tourne toutefois en faveur de Raymond V : le , il capture Raimond Ier Trencavel et plusieurs seigneurs, tels que le seigneur de Montpellier, Guilhem VII,
alors qu'ils mènent une razzia dans le comté de Toulouse. Ils sont,
semble-t-il, capturés par des habitants de Toulouse : en contrepartie,
Raymond V cède certains droits aux habitants de la ville[25]. Ils ne sont libérés contre une rançon de trois mille marcs d’argent qu'en [26].
Pour contrebalancer la menace catalo-aquitaine, Raymond V épouse en 1154 Constance de France, sœur du roi Louis VII. Elle est bien accueillie par la population toulousaine[pertinence contestée][27]. En
1155, de retour d'un pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle, Louis
VII rencontre Raymond V et traverse le comté de Toulouse avec lui avant
de rentrer à Paris[pertinence contestée][28]. De plus, il gagne le soutien de la comtesse de Melgueil, Béatrice, et de son époux, Bernard V Pelet, qui sont capables d'attaquer les territoires du comte de Provence et du vicomte de Béziers[29].
Cherchant de nouveaux alliés, le comte de Toulouse Raymond V essaie de se rallier l'empereurFrédéric Ier Barberousse, profitant de la lutte de l'Empire contre le sacerdoce. En 1161 se tient un concile à Toulouse, afin de choisir qui de Victor IV ou d'Alexandre III
doit être pape. La majorité des évêques et des cardinaux, suivis de
Louis VII et Henri II, choisit Alexandre III, tandis que Frédéric Ier, soutenu par Raymond V, penche pour Victor IV[36]. Mais cette tentative de rapprochement est mise en échec peu de temps après par le comte de Provence Raimond-Bérenger II : en , ce dernier se rend avec son oncle, Raimond-Bérenger IV de Barcelone, à Turin
pour obtenir de l'empereur la confirmation de la possession du comté de
Provence. Malgré la mort de Raimond-Bérenger IV durant le voyage, à Borgo San Dalmazzo, Frédéric Ier Barberousse donne sa nièce, Richilde de Pologne, à Raimond-Bérenger II en mariage.
En Provence, au même moment, la troisième guerre baussenque met
une dernière fois les comtes de Barcelone et de Provence aux prises avec
les seigneurs des Baux. Les Catalans s’assurent définitivement de la
défaite de leurs adversaires : le château des Baux
est rasé et le territoire avoisinant ravagé. La maison de Barcelone
fait reconnaître sa victoire militaire par l'empereur, Frédéric
Barberousse. La guerre reprend également, la même année, entre Henri II
et Raymond V. Elle dure deux ans sans résultats notables, puis la paix
est conclue. Au mois de déjà, c'est avec Raimond Ier
Trencavel que Raymond V conclut la paix, par l'intermédiaire de Louis
VII : il lui rend la rançon qu'il lui avait exigée en 1153 contre sa
fidélité. Dans un contexte de paix conclue avec les Trencavel et Henri
II, Raymond V cherche également à s'entendre avec les comtes de
Barcelone et de Provence.
En 1162, les habitants de Nice refusent de prêter serment de fidélité au comte de Provence Raimond-Bérenger II. La ville est en effet depuis 1108 une commune libre de Ligurie sous la protection de Gênes. En 1166, Raimond-Bérenger II est tué au siège de Nice. Raymond V s'est alors séparé de Constance, qui est repartie dans les états de son frère en 1165[38]. Il se rend en Provence et, après avoir fait prononcer son divorce par le pape Victor IV, il aurait épousé la veuve de Raimond-Bérenger II, Richilde de Pologne, tout en fiançant la fille de Raimond-Bérenger II, Douce II, avec son propre fils Raimond[39].
Le nouveau comte de Barcelone et roi d'Aragon, Alphonse II ne l’entend pas ainsi[40]. Il décide de récupérer l'héritage de sa cousine, Douce II, et engage la guerre en Provence au mois d'. Il trouve le soutien de Raimond Ier Trencavel, d'Ermengarde de Narbonne et d'Hugues II des Baux. Raymond V dispose de l'appui de l'archevêque d'Arles, Raimon de Bollène, qui lui cède les places fortes d'Albaron et de Fos, points stratégiques importants pour la défense de la Camargue. Il obtient également le soutien intéressé, mais encombrant des Génois. Les combats ravagent l'Argence et la Camargue, et Raymond V doit finalement renoncer à ses prétentions en 1167.
Retour à la paix (1167-1173)
Entre 1168 et 1177, Raymond V et Guillaume II de Forcalquier passent un traité de paix, qui fixe les limites du comté de Forcalquier : de la Durance après Cavaillon, la limite passait à l'ouest d'Apt, à l'est de Carpentras et Vaison. Die reste dans le marquisat de Provence, l'abbaye de Sénanque, Sisteron, les comtés de Gap et d'Embrun dans le comté de Forcalquier. La Durance reste la frontière, à l'est et au sud, avec le comté de Provence.
Raymond V obtient un succès dans le comté de Melgueil. En 1172, il donne sa fille, Adélaïde, au vicomte de Béziers, Carcassonne et Albi, Roger II Trencavel, afin d'en éloigner la menace. Il marie ensuite son fils, Raymond, à Ermessinde, la fille de la comtesse de Melgueil Béatrice. Après s'être débarrassé du fils de Béatrice et frère d'Ermessinde, Bertrand Ier, il récupère le comté en 1174[42].
La reprise des guerres (1173-1178)
La dernière intervention anglo-aquitaine (1173)
Le roi Henri II forme en 1173 une nouvelle alliance, composée d’Alphonse II d’Aragon et de son fils Richard Cœur de Lion,
à qui il a confié le duché d’Aquitaine. Raymond V, qui a répudié
Constance, ne peut plus compter sur Louis VII. En 1173, il soutient la
révolte de Richard contre son père. Lorsque Raymond V rencontre Henri II
à Limoges, à la fin de l'année 1173, il obtient la paix et, en échange, se reconnaît son vassal et homme-lige[43]. En , il retrouve le comte de Barcelone et roi d'Aragon à Montpellier, et fait la paix avec lui. Un traité de paix est même signé entre Raymond V et Alphonse II le , dans l’île de Jarnègue.
En 1176, Alphonse II envahit Nice. Finalement, la même année, la
trêve est confirmée par le traité de paix de Tarascon. Il établit qu'en
échange de 30 000 marcs d'argent, le comte de Toulouse renonce à ses prétentions sur les comtés de Provence et du Gévaudan, et les vicomtés de Millau et de Carlat. Le comte de Toulouse conserve un marquisat de Provence, territoire réduit autour d'Avignon. Par ce traité, Alphonse II renforce sa position dans le Midi du royaume de France et en Provence.
Une nouvelle coalition anti-toulousaine (1177-1178)
En 1177, Raymond V fait face à l'alliance du vicomte de Nîmes et d’Agde, Bernard Aton VI Trencavel, du vicomte de Béziers et de Carcassonne, Roger II Trencavel et du seigneur de Montpellier, Guilhem VIII. Afin de se débarrasser d'eux, Raymond V dénonce à l’abbé de Cîteaux les progrès du catharisme,
fermement condamné par l'Église, le soutien qu'apporte Roger II
Trencavel aux cathares, et lui demande de l’aide pour combattre
l’hérésie. En 1178, le vicomte Trencavel est excommunié tandis que le légat du pape, Pierre de Saint-Chrysogone
vient combattre l'hérésie dans la ville de Toulouse. Il obtient la
pénitence de quelques cathares, tel Pierre Maurand, mais les plus
importants sont cachés. La ville de Lavaur, connue aussi pour abriter des cathares, est prise en 1181 et les cathares qui s’y trouvent doivent abjurer.
Troubles en Provence (1178-1185)
En 1178, Raymond V obtient Mornas et Mondragon en augment de fief lorsqu'il rend hommage à l'archevêque d'Arles, Raimon de Bollène, pour la terre d'Argence. Mais dans le même temps, le comte toulousain perd toute autorité sur le comté d'Orange. Le , l'empereurFrédéric Ier Barberousse est couronné roi d'Arles par Raimon de Bollène. Bertrand Ier des Baux, qui a épousé en 1173 Thiburge II, héritière du comté d'Orange, reçoit de l'empereur le droit de se qualifier prince d'Orange,
d'en prendre les armes, d'user de ses prérogatives et de porter la
couronne et tous les insignes de la souveraineté, dont le droit de
porter une couronne fermée[44]. Bertrand des Baux devient vassal direct de Frédéric Ier Barberousse et dispose de droits régaliens[45].
En 1181, le comte de Provence Raimond-Bérenger III
est assassiné près de Montpellier par des hommes de main d'Adhémar de
Murviel. Raimond-Bérenger III étant sans héritier, Alphonse II cède ses
domaines, les comtés de Provence et de Roussillon, à leur frère cadet, le comte de CerdagneSanche. Mais en 1185, Alphonse II décide de le destituer, considérant qu'il a signé un traité de paix illégal avec le comte de Toulouse Raymond V et avec les Génois, et Sanche doit se replier sur le Roussillon et la Cerdagne.
Fin des hostilités dans le Midi (1189-1196)
Raymond V de Toulouse conforte son pouvoir en Provence : en 1189, il donne le Diois en fief à Aymar II de Poitiers, qui le réunit au comté de Valentinois. La même année, Henri II meurt et son fils, Richard Cœur de Lion, lui succède.
L'évêque de Béziers Gaufred et le vicomte de Marseille Barral s'entremettent pour amener la paix entre Raymond V et Alphonse II. Le ,
Raymond V et Alphonse II concluent une paix ferme par un nouveau traité
sur l'île de Jarnègues. La même année, l'archevêque d'Arles, Pierre Isnart,
entouré de ses suffragants, convoque une grande assemblée mixte en
faveur de la paix, avec le soutien de Raymond V et d'Alphonse II, ainsi
que des principaux aristocrates provençaux, parmi lesquels le comte
Guillaume II de Forcalquier et le vicomte Barral de Marseille[46].
L'année suivante, le comte toulousain fait la paix avec Roger II
Trencavel. Raymond V confirme avec l'évêque d'Albi Guillaume Pierre une
convention générale de paix[41].
Pendant ce temps, Richard Cœur de Lion est parti en croisade en Terre Sainte. En 1192, alors sur le chemin de l'Angleterre, il est capturé par le duc d'AutricheLéopold V.
À son retour, les relations entre le comte de Toulouse et le roi
d'Angleterre se pacifient complètement : en 1196, le nouveau comte, Raymond VI, épouse la sœur de Richard Cœur de Lion, Jeanne.
Chronologie de la Grande guerre méridionale
1094 : Guillaume IX d'Aquitaine épouse Philippa, fille du comte de Toulouse