Les Chroniques de la Nouvelle-Calebaïs
De la vassalisation de pirates camarguais à l'édification de marais salants
Au printemps de l'an 1168, en un beau jour du mois de mai, une partie des Magi et des Flamen de l'Alliance se retrouvèrent autour d'un bon repas concocté par Geraldus, le cuisinier Fureton. Le festin fut en partie gâché par Nathanaël de Tytalus, comme à son habitude, lorsqu'il provoqua ma Maitresse en lui mentant éhontément sur la mort de son père, d'après lui mort des mains de l’Église en pleine mer. N'écoutant que son courage et son amour filial, Dame Mélisandre partit pour Mirepoix et la forêt de Boisétoile pour interroger un prêtre de la paroisse. Elle y apprit que son père avait rejoint les esprits de ses ancêtres cinq ans auparavant, de vieillesse. Courroucée, elle rentra à Calebaïs en jurant de faire payer ses mensonges au Magus.
Pendant ce temps dans la salle à manger de l'Alliance, la Troupe décida de partir pour la Camargue afin d'y acquérir par un moyen quelconque des marais salants, ressource importe s'il en est, et manquant cruellement à la Nouvelle-Calebaïs. Picard d'Ex-Miscellanea, furibond à cause des problèmes à répétition causé par les êtres invisibles à travers les différents niveaux du puits, menaça de geler jusqu'à la mort quiconque se dissimulerait de la sorte en sa présence. Orion de Verditius détourna l'ire du sorcier en orientant la conversation sur la constitution de l'expédition. Les deux Magi suscités et leur servant respectif, Gloïn et Boaz, accompagnés de Mélisandre de Merinita et trois de ses Furetons, Bernart le loup-garou ainsi que Spyridon, le barde semi-fae, et deux Batrophiens conviés de part leur vie dans les marécages de la région. Leur nom féérique étant imprononçable pour l'ensemble des voyageurs à l'exception de Dame Mélisandre, ils furent renommés simplement Merlick et Morlock.
Mélisandre de Merinita utilisa ses pouvoirs pour réduire la taille et le poids de ses compagnons, et libéra son élémental végétal pour les conduire à travers les forêts montagneuses des Pyrénées jusqu'aux portes de Narbonne. Dans le port de la cité Méditerranéenne, Spyridon charma le capitaine d'un petit vaisseau de pêche à la voile carrée afin de longer la côte jusqu'à la Camargue. Au petit matin, après avoir assisté pour la plupart à leur premier lever de soleil sur la mer, ils virent une brume magique entourer peu à peu leur navire.
Dégageant grâce à la magie de Picard d'Ex-Miscellanea une partie du brouillard, ils aperçurent une flottille de bateaux, couverts d'hommes couturés de cicatrices et au regard torve. Dame Mélisandre fit apparaître une hydre illusoire au-dessus de leur embarcation, mais les pirates, car ils étaient les redoutés flibustiers de l'Espiguette, se retrouvaient sous le charme de Spyridon. Le luth de ce dernier venait de retentir de quelques accords, et sa voix ensorcelante s'éleva au-dessus des flots. Les guerriers, aux muscles saillants et à la bouche prête à hurler leur haine du bourgeois, déposèrent leurs armes aux pieds de leur nouveau prophète, le fils de Neptune!
Les marins de l'Espiguette abordèrent pour certains le bateau de la Troupe, et ma Maitresse se fit de nombreux amis par ceux, trop entreprenants, qui tentaient de lui ravir sa vertu. Quelques sortilèges plus tard, elle disposait d'une poignée de gardes du corps indéfectibles. Tandis que Spyridon et Bernart se disputaient l'attention d'une des seules femmes de la flottille, une ravissante naïade du nom de Marigot, Picard d'Ex-Miscellanea repérait un jeune homme en possession d'un certain talent magique. Selon les pirates, toutes les terres autour de leur village sont exploitables pour en faire des marais salants, encore faudrait-il trouver la main d’œuvre et les débouchées. Les terres des environs sont nominativement au Seigneur de Montpellier, un certain Guilhem, mais nul homme d'armes ou collecteur des impôts ne s'est jamais aventuré jusqu'à l'Espiguette.
Ravis d'avoir des hôtes, les pirates conduisirent les Magi et leurs compagnons jusqu'à la jetée servant de port à leur triste flottille. Ces derniers apprirent que la plupart étaient des exclus ou des réfugiés, fuyant qui la guerre, qui la justice seigneuriale, qui les impôts trop lourds. Certains parmi les plus jeunes étaient même nés dans les marais. Nombre d'entre eux avaient une famille, femmes et enfants qui les attendaient à terre. Ils avouèrent qu'ils ramenaient plus souvent que de l'or ou de la soie, poissons et crustacés, et qu'ils étaient tout autant pirates que pêcheurs et plongeurs. Ils racontèrent nombre de légendes sur certains endroits maudits de la région, ou les étranges hommes-chevaux vivants au Nord-Est des marécages.
Mélisandre de Merinita utilisa ses pouvoirs pour réduire la taille et le poids de ses compagnons, et libéra son élémental végétal pour les conduire à travers les forêts montagneuses des Pyrénées jusqu'aux portes de Narbonne. Dans le port de la cité Méditerranéenne, Spyridon charma le capitaine d'un petit vaisseau de pêche à la voile carrée afin de longer la côte jusqu'à la Camargue. Au petit matin, après avoir assisté pour la plupart à leur premier lever de soleil sur la mer, ils virent une brume magique entourer peu à peu leur navire.
Dégageant grâce à la magie de Picard d'Ex-Miscellanea une partie du brouillard, ils aperçurent une flottille de bateaux, couverts d'hommes couturés de cicatrices et au regard torve. Dame Mélisandre fit apparaître une hydre illusoire au-dessus de leur embarcation, mais les pirates, car ils étaient les redoutés flibustiers de l'Espiguette, se retrouvaient sous le charme de Spyridon. Le luth de ce dernier venait de retentir de quelques accords, et sa voix ensorcelante s'éleva au-dessus des flots. Les guerriers, aux muscles saillants et à la bouche prête à hurler leur haine du bourgeois, déposèrent leurs armes aux pieds de leur nouveau prophète, le fils de Neptune!
Les marins de l'Espiguette abordèrent pour certains le bateau de la Troupe, et ma Maitresse se fit de nombreux amis par ceux, trop entreprenants, qui tentaient de lui ravir sa vertu. Quelques sortilèges plus tard, elle disposait d'une poignée de gardes du corps indéfectibles. Tandis que Spyridon et Bernart se disputaient l'attention d'une des seules femmes de la flottille, une ravissante naïade du nom de Marigot, Picard d'Ex-Miscellanea repérait un jeune homme en possession d'un certain talent magique. Selon les pirates, toutes les terres autour de leur village sont exploitables pour en faire des marais salants, encore faudrait-il trouver la main d’œuvre et les débouchées. Les terres des environs sont nominativement au Seigneur de Montpellier, un certain Guilhem, mais nul homme d'armes ou collecteur des impôts ne s'est jamais aventuré jusqu'à l'Espiguette.
Ravis d'avoir des hôtes, les pirates conduisirent les Magi et leurs compagnons jusqu'à la jetée servant de port à leur triste flottille. Ces derniers apprirent que la plupart étaient des exclus ou des réfugiés, fuyant qui la guerre, qui la justice seigneuriale, qui les impôts trop lourds. Certains parmi les plus jeunes étaient même nés dans les marais. Nombre d'entre eux avaient une famille, femmes et enfants qui les attendaient à terre. Ils avouèrent qu'ils ramenaient plus souvent que de l'or ou de la soie, poissons et crustacés, et qu'ils étaient tout autant pirates que pêcheurs et plongeurs. Ils racontèrent nombre de légendes sur certains endroits maudits de la région, ou les étranges hommes-chevaux vivants au Nord-Est des marécages.
A la grande joie de Mélisandre de Merinita, une partie de la population n'était pas chrétienne et ne s'en cachait pas. Quand aux fidèles du Dieu Crucifié, ils n'étaient pas parmi les plus revendicatifs des croyants. Elle s'évertua alors à convaincre les autres Magi de la nécessité d'entreprendre des relations de bon voisinage avec l'Espiguette, voire d'en faire leur pied à terre dans la région. Pendant ce temps Orion de Verditius, à l'aide de son familier, dressa une carte magique de l'ensemble de la Camargue, relevant notamment la présence des différents Regio. Il avertit ses confrères de la présence de très grandes auras magiques d'une puissance certaine (+7 pour les plus puissants, d'auras féériques non négligeables (+5 pour les plus puissantes) et plus inquiétant, d'une aura divine autour de Sainte-Marie-de-la-mer et d'auras démoniaques autour d'un marais putride situé à trois lieues de l'Espiguette vers le Nord-Est (aura de +3) et d'une épave cinq lieues à l'Ouest (aura de +5) (cf carte).
Chez les pirates, après que Spyridon eut une nouvelle fois charmé cette fois-ci les familles des marins qui avaient fuit en voyant apparaître Furetons et Batrophiens, une grande fête fut organisée en leur honneur. Il fut proposé au semi-fae, leur nouveau héros, de devenir leur chef et d'épouser la belle Marigot, ce qu'il accepta bien volontiers, une telle femme ne se représentant pas deux fois dans la vie d'un homme, même à la longévité surnaturelle. Hélas Spyridon ne pouvait imaginer son mariage sans une fête à la hauteur, autrement dit une orgie haute en couleur comme seuls les Fae peuvent les imaginer. Picard d'Ex-Miscellanea et Mélisandre de Merinita profitèrent de l'occasion pour expérimenter sur le loup-garou, l'enchantant à de nombreuses reprises pour que son énergie ne s'épuise jamais malgré la nuit de débauche. Il est dit dans certaines chroniques que neuf mois plus tard, six filles et deux garçons naquirent doter d'une force phénoménale et d'une taille qui ne l'était pas moins!
Au petit matin le réveil fut particulièrement difficile pour la plupart des habitants. Les Magi, qui dans leur grande sagesse n'avait en aucun cas abusé des liqueurs pirates ou des mélopées de Spyridon, remarquèrent vite la disparition d'un des équipages. Tous les marins d'un bateau à la proue ornée d'un taureau ailé avaient discrètement quitté les nuits à l'aube. En fouillant leur cahute, la Troupe découvrit des statuettes de taureau et en profita pour récupérer cheveux et poils pour permettre à Orion de Verditius de retrouver les pirates.
A une heure de navigation en barque la Troupe découvrit un hameau, Roselière, et un troupeau de taureaux noirs comme l'ébène. Éberlués, les Magi capables de percer les illusions s'aperçurent qu'ils possédaient des ailes! Mélisandre de Merinita se fit passer pour la Dame de l'Espiguette et offrit une pièce à chacun des habitants pendant que Bernart cherchait à retrouver les marins. Elle annonça sa volonté de créer des marais salants et la possibilité pour les habitants d'y travailler pour améliorer leurs conditions de vie, ce qui sembla laisser songeur celui qui se présenta comme le chef. Il expliqua que toutes les terres à perte de vue appartenait à un peuple sauvage et belliqueux qui obligeait les siens à quitter régulièrement leur hameau pour le rebâtir plus loin. Ils vivaient de la chasse, de la pêche et de la culture du riz, consacrant une grande partie de leur temps au bien-être des taureaux. Ces derniers sont des êtres libres et méfiants avec les étrangers qui n'hésitent pas à les chasser pour le sport ou la viande. Ils craignent notamment les hommes-chevaux qui vivent au Nord-Est, le fameux peuple cruel qui les traque pour les dévorer. Seuls les cours d'eau vive semblent les arrêter.
Ma maitresse prit alors sa forme corvine, et partit observer les centaures. Ces derniers, plusieurs centaines répartis en hardes nomades, vivaient dans des villages de yourtes de peaux, et semblaient concentrés dans les auras magiques les plus puissantes de Camargue. A son retour elle expliqua aux villageois que de grands événements allaient transformer la région dans les années à venir, et que désormais les taureaux seraient à l'abri de la prédation de leurs ennemis ancestraux. Regagnant l'Espiguette, les Magi mirent au point un plan pour s'accaparer les lieux et développer les fameux marais salants qui leur faisaient tant défaut.
Spyridon convainquit les pirates de désormais épargner les vaisseaux marchands se rendant à Lattes, le port de Montpellier, ainsi que les pêcheurs des environs. Il passerait ainsi pour un héros auprès des Seigneurs des environs, et obtiendrait avec l'appui si nécessaire de la magie, un titre et des terres en Camargue. En exploitant la possibilité de la noblesse locale de s'enrichir sans dépenser un denier grâce au commerce du sel, l'Alliance pourrait développer peu à peu un port et des infrastructures. Picard d'Ex-Miscellanea creusa des canaux au nord de la zone, pour isoler l'Espiguette des territoires centaures tandis qu'une partie des marais étaient réhabilitée pour exploiter le riz de Roselière. Chaque année des orphelins et des jeunes familles désargentées seraient invités à rejoindre le village, augmentant la population de personnes redevables. Cinquante livres furent d'ores et déjà dépensées la première année pour lancer les travaux, tandis que Mélisandre de Merinita se mettait à rêver d'une enclave païenne en plein cœur de la chrétienté. Un temple de Neptune, en l'honneur de Spyridon, et un second à la gloire de la Déesse, furent ainsi annoncés. Manades et élevages de chevaux ne tarderaient pas à suivre.
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