Les Chroniques de la Nouvelle Calebaïs
De la Naissance de la Nouvelle Calebaïs
Au printemps 1153, en un début de mois d'avril frais et venteux, les Mages de la Nouvelle Calebaïs se préparent à partir pour Doïsseteppe. Ils avaient longuement muri leur décision : ils demanderaient sous peu au Conseil de fonder une Alliance indépendante, liée par un contrat de vassalité pour quelques années. Ils espéraient que leur découverte de la Cloche d'Ibyn et de ses nombreux pouvoirs leur assurerait l'écoute et le soutien de Doïsseteppe. C'est dotés d'une Charte habilement rédigée et des Textes de Laboratoire d'Orion de Verditius au sujet de la Cloche et des diadèmes de Quendalon qu'ils partirent, transportés par la magie de leur Thaumartisan. Ils apparurent au coeur de la cité magique, devant le Temple de Mercure, magnifique édifice de marbre blanc. Avant de se présenter devant le Conseil, chacun décida de vaquer à ses occupations, qui gagnant le Sanctum de son Parens, qui parcourant des yeux quelques ouvrages regrettés à la Bibliothèque.
Ma Maîtresse, se souvenant du départ de son Parens pour les contrées reculées d'Arcadie, Gauderic de Merinita, décida de vérifier s'il n'avait pas réussi à résister aux appels des Jardins Infinis. Malheureusement pour ma Maîtresse, l'attrait des rêves anciens et puissants parmi ceux de son sang avait été le plus fort. Elle put se consoler en découvrant et compulsant un vieil ouvrage de son Parens, "Estoire Habonde d’un enroi au pais des aconites et baaras". Pendant ce temps, lui d'habitude si renfermé, Orion de Verditius vantait ses travaux sur les Cloche et Diadèmes de Quendalon, ignorant avec précaution devant ses confrères le sujet de la corruption entraînée par ces derniers. Les Mages avaient en effet convenu de ne pas remettre les Diadèmes à Doïsseteppe, pour ne pas se priver de la défense représentée par le Voile des Illusions, et de ne pas risquer d'affaiblir le poids de la Cloche dans les négociations si les Mages se rendaient compte du pouvoir corrupteur de cette dernière.
Nathanaël de Tytalus, quant à lui, rendit visite à son Parens, Enguerrand de Tytalus, qui l'amena immédiatement auprès du Praeco Oxioun, aîné de la Maison et dirigeant de Doïsseteppe. L'entretien est resté secret, malgré mes tentatives de subordination du Chasseur. Il occupa la suite de sa journée, d'après ses dires, à faire des emplettes de composants pour son nouveau projet, une baguette de chêne féerique qu'il venait d'enchanter. Il passa quelques temps à discuter avec les Dracos de l'Alliance, essayant d'en apprendre un peu plus sur cette étrange race dont un représentant apprécié habitait et habite toujours Calebaïs. Estrella de Bonisagus, fidèle à son habitude, s'enferma dans la Bibliothèque, bénéficiant encore pour quelques heures d'un accès à certains rayonnages, recensant avec précaution les ouvrages qu'elle espérait copier dans les années à venir.
Finalement les quatre Mages retrouvèrent Gilles de Jerbiton par un étrange destin, ce dernier sortant de l'aile vulgaire de la Bibliothèque, les bras chargés d'opus juridiques et de notes. Ils se réunirent près du Sanctum de Gauderic de Merinita où ils discutèrent longuement de la Charte de la Nouvelle Calebaïs. Gilles batailla pour obtenir le titre de Praeco. Les autres Mages proposèrent quant à eux un Conseil restreint, composé d'eux cinq, qui selon les thèmes des réunions ou des interventions, nommeraient un Praeco provisoire. Gilles céda finalement devant l'attitude intraitable des autres Mages. Il les assura du soutien d'un plaideur averti lors du Conseil à venir, Macari de Quaesitor.
Tandis que dans les cieux le soleil cédait sa place à la lune, conformément aux usages de Doïsseteppe, l'heure du Conseil était arrivée.C'est confiants et remplis d'aplomb qu'ils rejoignirent le Temple de Mercure. Une forêt rectangulaire de colonnes de marbre régulièrement jalonnées, ceignant en son sein la charte fondatrice de Doïsseteppe demeurant aux pieds d'une majestueuse statue figurant le Dieu Mercure (paradoxalement nommé ainsi plutôt qu'Hermès). Sur le côté du Praeco se tient le greffier, un Quaesitor, puis, de part et d'autre en arc de cercle, les membres du Conseil de Doïsseteppe dont une moitié des sièges étaient inoccupés. L'ambiance qui régnait était austère et les regards lourds de non-dits. Les Mages notèrent immédiatement l'absence de deux Praeci, ceux des Maisons Bonisagus et Tremere. Seul présidait Oxioun de Tytalus. Une présentation suivit, déclamée par Macari, qui enterina la Charte de la Nouvelle Calebaïs, et souhaita bon courage à ceux qui souhaiteraient la contester devant un Tribunal. Le Praeco fut condescendant et moqueur durant les recommandations du Quaesitor, attitude qui ne le quitta plus tout au long du Conseil. Il demanda rapidement aux Mages, ses envoyés, de s'exprimer sur le principal sujet du Conseil, la mythique Cloche d'Ibbyn.
Nathanaël de Tytalus décrivit avec moult descriptions et détails la reconquête de l'artefact, aidés par les artifices illusoires de Mélisandre de Merinita qui fit apparaître une réplique parfaite de la Cloche. Cette dernière survola l'assemblée, sonnant à tout rompre pour conclure la présentation. Orion de Verditius en profita pour déposer aux pieds du Praeco les épais Textes de Laboratoire réalisés sur la Cloche et les Diadèmes. Un Mage, étrangement, disposait du même dossier et le feuilletait au rythme des débats. Par la suite, Gille de Jerbiton et Nathanaël de Tytalus contèrent avec brio et fougue la conquête de Calebaïs : les affrontements meurtriers avec les Satyres et les fantômes de l'Alliance, les pièges terrifiants et fatals, les inondations des niveaux inférieurs... Mélisandre de Merinita tenta d'intervenir à plusieurs reprises et les récits divergent à l'endroit des évènements. Nathanaël de Tytalus me rapporta qu'elle alla jusqu'à traiter le Praeco de vieux bouc, avant de suggérer que plusieurs Mages du Conseil étaient incompétents en matière de Faerie et feraient mieux de se taire et d'écouter. Elle fut à deux doigts d'être renvoyée du Temple mais elle finit par amadouer le vieux Oxioun de Tytalus. La vision de Dame Mélisandre est plus simple. En l'absence de son Parens au Conseil, nul n'étant compétent dans l'assemblée pour contester sa version des évènements en lien avec la forêt féerique, elle se devait de le rappeler aux Mages, fussent-ils centenaires. Elle n'a à ce jour ni démenti ni acquiescé au terme « vieux bouc » ; elle m'a juste souri ...
Au cours de la démonstration, une caissette contenant dix cornes de Satyres, soit cinq Tours de Virtus Animal, fut déposée aux pieds d'Oxioun, accompagnée de plusieurs objets magiques mineurs. Gilles de Jerbiton en profita pour soulever la responsabilité des divergences entre Maisons dans l'Embrasement de Calebaïs. La version de la Troupe, insistant sur une guerre entre la Faerie et l'Alliance, sembla convaincre le Conseil. Les propos de Gilles semblèrent être acceptés par le Praeco, bien qu'ils causèrent quelques remous dans l'assemblée, et de grands sourires parmi les membres de sa Maison.
Oscillant entre condescendance et étonnement, le Praeco écouta avec attention la suite de l'exposé des Mages, qui consistait en les propositions et conditions de vassalité de la Nouvelle Calebaïs. Vous trouverez dans la Bibliothèque le texte définitif signé par les deux parties après d’âpres négociations. Le point le plus important est sans nul doute les tractations autour de la Cloche d'Ibyn et la manière dont les Mages parvinrent à conserver l'artefact. Au prix d'une Reine, oui, d'une Reine en pions de Virtus, les Mages conservèrent le précieux artefact. Ils obtinrent cependant un paiement échelonné sur vingt cycles solaires, payé en sus du tribut versé annuellement à Doïsseteppe. C'est soulagés et heureux que les membres de la Troupe passa trois jours et trois nuits à peaufiner les détails du contrat, avant de rentrer à Calebaïs.
La suite...
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