samedi 18 février 2012

Les Contes de Dame Mélie; douzième chapitre

Les Chroniques de la Nouvelle Calebaïs
D'un lointain voyage vers la Montagne Tremouins

A l'appui d'une des assiettes découvertes dans le Laboratoire d'Ierimyr, le Conseil des Magi décida de lancer une expédition vers la Montagne Tremouins. Orion de Verditius, Nathanaël de Tytalus et Mélisandre de Merinita furent accompagnés par deux guerriers de la Turbula, ainsi que de Wulfgär, Atlas, Altaïr et Robin. Sur la route, plusieurs paysans issus des hameaux directement assujettis à Calebaïs se plaignirent à la Troupe de voir leurs troupeaux de moutons attaqués par des loups depuis quelques temps. Des humains furent même attaqués à la dernière pleine Lune. L'un d'eux se remettait péniblement au village, victimes de griffures importantes au torse.

Mélisandre de Mérinita utilisa sa forme de loup pour chercher des traces de la meute. Les trouvant non loin du village, elle les suivit jusqu'à un chemin de chèvres qui descendait le long d'une imposante falaise. Pour ma maîtresse la piste était curieuse car les loups n'utiliseraient pas volontairement un tel passage. Poursuivant sa route elle perdit le contact avec la meute non loin d'un village de la seigneurie d'Acqs, appartenant au chevalier Gilbert de Montpallier et désormais Seigneur d'Acqs.

De son côté Nathanaël de Tytalus s'assura de la défense du village. Les troupeaux furent rassemblés dans les hauteurs, sous la surveillance de plusieurs bergers armés de lance et accompagnés de plusieurs chiens. Le paysan blessé fut dédommagé s'il acceptait de passer la nuit menotté par des liens d'argent dans une pièce à l'écart. Un piège fut installé devant la porte pour permettre de suivre le loup-garou potentiel.

Une fois le troupeau rassemblé Orion de Verditius et Nathanaël de Tytalus tentèrent de lancer plusieurs sorts pour assurer leur protection et la traque des loups. Malheureusement Orion de Verditius s'évanouit après un grand flash lumineux argenté qui aveugla les environs. Les paysans, bien qu'armés, s'énervèrent et s'apeurèrent, voulant allumer des feux et retourner au village ... Une odeur de brûlé envahit les lieux et Nathanaël de Tytalus envoya Altaïr vérifier l'état du village. Dans les bois les loups hurlaient et semblaient encercler les villageois et leur troupeau. De grands feux étaient allumés tout autour du troupeau pour éloigner les bêtes de la nuit.

Ma Maîtresse revenue de ses recherches au plus profond des bois accélérait le pas en vue du village, l'odeur d'incendie se faisant de plus en plus forte. Regagnant sa forme humaine elle pénétrait dans une des maisons du hameau pour se rendre compte que les remugles de bois calcinés n'étaient qu'illusions. Se transformant une nouvelle fois, elle prit sa forme de combat, un terrifiant loup de la taille d'un poney et gagna au plus vite le plateau assiégé. Par malheur elle ne fut pas reconnue par Robin dit le Vif qui lui piqua une flèche dans l'épaisseur de la fourrure. Découvrant les loups, ma maîtresse se méprenant sur leur origine, et encore aujourd'hui maintient contre vents et marées qu'il s'agissait d'êtres féériques malgré les rires des autres Magi du Conseil. Enfin, des rires qui résonnent une fois qu'elle a tourné le dos et reprit ses occupations.

Nathanaël de Tytalus tenta de rentrer en communication avec les loups, ou plutôt avec leur maître qu'il croit Membre de l'Ordre. Il menaçait la meute au nom de Doïsseteppe qui risquait de réclamer réparation pour les dégâts. Mélisandre de Merinita suivit quant-à elle la horde, essayant d'entamer la conversation avec le loup géant qui menait la meute. Ce dernier resta silencieux, même après l'arrivée de Nathanaël et Robin qui n'arrangèrent pas les choses en entamant une discussion de sourds sur la nature des loups. Après le départ des loups, Nathanaël de Tytalus monta sur ma maîtresse pour les suivre mais ils perdirent leurs traces en bas de la falaise, comme la première fois.

Le lendemain matin Dame Mélisandre souhaitant se moquer du sérieux guindé d'Orion de Verditius, cousit un petit animal mort dans la doublure de son manteau et dissimula de petites crottes dans diverses bourses et écrins à ingrédients à sa ceinture. Toujours inconscient et la peau couleur argent, ce dernier eut la grande chance de voir arriver Gilles de Jerbiton qui se rendait chez le chevalier de Montpallier. Gilles informa la Troupe de la disparition d'Atlas de la Nouvelle Calebaïs et se rendant compte de l'état d'Orion, décida de l'accompagner à Doïsseteppe pour le remettre aux meilleurs médecins de l'Ordre.

Nathanaël de Tytalus rétribua le possible loup-garou pour qu'il nous guide vers l'Estagnol. Il faut plus d'une demi-journée à la Troupe pour gagner le pied de la montagne et commencer l'ascension. Le sentier rocailleux est dangereux et étroit, et tout regard vers le sommet permettait d'apercevoir les neiges éternelles. En fin de journée ils gagnèrent un repaire de montagne, situé sur une éminence surplombant le vide. Pendant la nuit, les même rêves semblaient les traverser : avalanches, personnes emprisonnées sous la neige, expéditions de secours trouvant des corps démantibulées, forêts de sapins dévastées par les éléments, bourrasques de vent si mordantes que les dormeurs se réveillèrent. Mélisandre de Merinita, habituée à être parcourue par de sombres visions de l'avenir attribua un caractère prémonitoire à ces rêves et en informa ses compagnons.

Au petit matin une avalanche d'une force incroyable entraina des tonnes de pierre tout autour du promontoire et les membres de la Troupe remercièrent les esprits de ne pas se trouver dans la vallée. Au cours de la journée, les Magi découvrirent du Virtus Terram dans des cristaux de quartz parsemés dans la roche du promontoire. Pendant les longues heures de prospection une étrange brume remonta les parois abruptes les  recouvrant d'un voile impénétrable jusqu'au relais. Wulfgär le muet disparut dans la brume et ma Dame s'y précipita pour le retrouver, ignorant les appels de Nathanaël de Tytalus. Ce dernier encorda les suivants et Altaïr pour pouvoir explorer la brume et ils parvinrent à retrouver Mélisandre qui discutait à bâtons rompus avec son servant-bouclier. Si si ! ils conversaient ! Le brouillard issu de l'avalanche avait des propriétés magiques pour redonner la parole à un muet. Malheureusement pour eux le Virtus qu'ils venaient de découvrir avait disparu des réserves.

A la nuit tombée, de nouveaux rêves et de nouvelles visions remplirent leur esprit. Provenant cette fois du passé, ils s'emparent de ma maîtresse: elle observa alors la vallée qui entourait le promontoire sous son apparence passée. Forêt, pâturages, oratoire religieux avaient été remplacés depuis par un désert de rocailles. A l'aube Mélisandre de Merinita interpella les esprits de la brume qui semblaient lui répondre, dessinant un tunnel qui désignait le sommet d'une montagne au Sud : la Gnioure. La Troupe décida de tenter sa chance vers le pic rocheux, faisant un long détour pour éviter les escarpements les plus abrupts. Le paysage semblait transformé, les pierres plus tranchantes, plus acérées !!!

Les Magi et leurs compagnons voulurent faire étape en Acqs, demeure de Gilbert de Montpallier pour s'équiper en vue d'une longue et éprouvante ascension. Le destin en décida autrement ...

La suite...

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