dimanche 24 novembre 2019

Trente-huitième chapitre: D'un retour non prévu à la découverte de nouveaux compagnons

Les chroniques de la Nouvelle-Calebaïs

D'un retour non prévu à la découverte de nouveaux compagnons

Gonflés à bloc après la prodigieuse victoire sur les forces de la chrétienté, la Troupe et son navire se retrouve pris dans une tempête qui ne cesse de gagner en puissance au fil des heures. Mélisandre de Merinita et Picard d'Ex Misceallanea discutent de leurs options quand ce dernier apprend à sa compagne de voyage qu'il est marié depuis deux ans. Ma maîtresse, sans doute encore choquée par les événements qui se sont déroulés à [???], semble alors prendre une décision incompréhensible en ordonnant au capitaine de regagner le Sud pour qu'elle puisse organiser une cérémonie officielle de mariage.

Hélas, totalement incompétent, il se réfugie dans la soute avec l'équipage, la laissant gérer le navire à elle seule. Ses capacités hors-normes lui permettent de maintenir le cap toute la nuit, et au matin elle remet au marchand éberlué un bâtiment en parfait état qui continue de voguer tranquillement vers le midi. Elle part se coucher, épuisée, et ne se réveille que de nombreuses heures plus tard, le vaisseau totalement silencieux. Elle découvre le navire échoué sur des hauts-fonds à quelques centaines de mètres de la côte. S'énervant, elle hurle des imprécations contre l'équipage, réveillant Picard d'Ex Misceallanea qui la rejoint bougon sur le pont. Il décide de se rendre en nageant sur la plage et y allume un grand feu à partir d'un radeau échoué, sans doute utilisé par les marins.

Picard d'Ex Misceallanea attend une bonne heure et sèche ses vêtements avant de hausser les épaules, de se changer en ours et de pénétrer lentement dans les sous-bois. Un autre ours approchant, il grogne et tente d'éloigner l'importun. Dame Mélisandre, peu patiente, se change alors en corbeau pour survoler la région et retrouver la trace tant de leurs compagnons que des marins. A perte de vue ce sont des marécages et des forêts peu profondes, un territoire qui ressemble étrangement aux alentours de Crintera, jadis explorés par les membres de l'Alliance. Elle décide de rejoindre son compagnon et se pose sur son épaule, tandis qu'il fait face au second ours qui a finalement montré son museau et tente de communiquer. Sous les croassements moqueurs de Mélisandre ils reprennent forme humaine et Naelir de Bjornaër se présente aux deux Magi. Elle accepte de conduire les deux compagnons à Maenwën, la fille de Mélisandre, et Hermenegild de Quaesitor, l'assesseur du Tribunal du Rhin.

Pendant ce temps une petite troupe d'une demi-douzaine d'hommes d'armes intercepte les marins, discute avec le capitaine avant de les laisser repartir et de remonter la piste vers le navire. Mélisandre de Merinita qui s'est envolé à nouveau les repèrent et décide de les rejoindre alors qu'ils s'aventurent dans les marais, découvrant peu à peu autour d'eux des centaines et des centaines de corps qui flottent en silence pour l'éternité. Elle reprend forme humaine à distance des soldats et se présente, comprenant rapidement qu'à leur tête se trouve un Magus. Il s'agit d'Albert de Tremere, un invité de l'Alliance de Crintera, envoyé pour patrouiller la frontière. Ma maîtresse décide de prévenir son compagne et Naelir de Bjornaër, utilisant sa magie pour hurler suffisamment fort pour être entendue à des lieues à la ronde.

Elle place le groupe sous un voile d'invisibilité et crée une illusion des soldats marchant cent mètres plus avant après les avoir prévenu du danger des marais. Une brume glacée se lève des tourbières, peu à peu le métal des armes et des armures devient brûlant de froid. Des formes semblent apparaître et disparaître au milieu du blizzard. Tandis que l'eau du marais semble geler, Mélisandre de Merinita projette des pierres au loin pour détourner l'attention des esprits de la troupe de soldats. Le brouillard est toujours plus épais et la visibilité se réduit à peau de chagrin. Picard et Naelir qui devancent les soldats d'une bonne lieue arrivent enfin à sortir des marais. Le sol redevient solide et s'élève peu à peu, semblant dessiner un tertre multicentenaire.

Tandis que des fantômes par dizaines semblent encercler Mélisandre et ses compagnons de marche qu'elle tente de rassurer sans grand succès, Picard d'Ex Misceallanea tourne autour du tertre pour en trouver l'entrée, trop étroite pour laisser passer un homme adulte. Il découvre néanmoins quelques poils, ce qui laisse à penser que que Bernart s'y est faufilé sous sa forme lupine. Il entre en communication avec les pierres de l'entrée puis finit par sentir la présence d'un "homme", grand, fort, vêtu d'une parure de cerf sur les épaules et d'un crâne de cerf sur la tête. Il se présente d'une voix grave et puissante: "Je suis Klothor le Troisième". Picard sort alors une dague ancienne et en se prosternant, il s'ouvre la main, son sang coulant sur le monolithe. Il offre avec son fluide vital les salutations de ???? [le vieux mage du passage d'Hannibal dont j'ai oublié le nom].

Enfin Dame Mélisandre et les hommes d'armes parviennent au sommet du tertre, et elle ne peut s'empêcher de pérorer son talent inné pour éviter les ennuis. Les fantômes semblent incapables de quitter le marais et de s'aventurer sur le tertre. Picard d'Ex Misceallanea raconte discrètement sa découverte à la Maga et elle convainc Albert de Tremere de rester à l'extérieur pour surveiller les environs pendant qu'elle pénètre dans le tertre avec Naelir de Bjornaër. Picard lui s'enfonce magiquement dans le sol et rejoint les deux mages au bout d'une lente descente dans les ténèbres. Les suivants des anciennes voies décident d'essayer de convoquer Klothor, et font couler leur sang dans la coupe antique à l'aide de la dague. L'esprit commence à apparaître et le tunnel s'élargit. Les gouttes d'humidité deviennent peu à peu de petites étoiles dessinant le ciel enténébré sur la pierre.

Les trois Magi sont sur le seuil étoilé du monde des morts et ils font face à son monarque. Klothor explique qu'il était le roi des germains qui a mené son armée contre les romains dans la région des siècles et des siècles auparavant. Picard demande quel prix ils devront payer pour récupérer leurs compagnons qui se sont bien aventurés dans le tertre. La discussion s'éternise, nul ne semble prêt à mettre des mots sur le sacrifice nécessaire. Ils finissent par avouer au Haut Roi qu'ils sont des prêtres des Anciennes Traditions et apparaît une femme au charme écrasant, qui chevauche un cheval noir extraordinaire. Sa voix semble résonner à la fois dans leur esprit, contre la voûte de pierre et au plus profond de leur cœur: "Je suis Epona". Ma maîtresse se met à genoux devant l'apparition et son front contre le sol elle gémit. La Déesse annonce que nos actes passés, présents et futurs payent largement le sacrifice nécessaire pour récupérer nos servants et compagnons. Puis, comme une sentence de mort, elle propose à l'un d'entre nous de rester à ses côtés. Dame Mélisandre hésite longuement mais a promis il y a bien des années à Grand Père Chêne de détruire la Chrétienté et de faire revivre les Anciennes Voies. Elle refuse dans la mort dans l'âme.

C'est alors que Picard d'Ex Misceallanea fait un pas en avant et s'offre à la divinité souriante. Mélisandre se met à crier et à pleurer alors que la Magus monte sur la croupe derrière Epona. Il devient peu à peu translucide, un esprit de plus dans un monde d'esprits. Le cheval s'éloigne et file vers le firmament, où il devient une étoile parmi les autres. Les deux survivantes reviennent vers la lumière et découvre le corps de Picard, inanimé. A ses côtés Gloïn, le nain, Bernart le loup-garou, et Wulfgär le servant-bouclier de ma maîtresse semblent dormir paisiblement. Ils se réveillent peu à peu et découvrent la demi-fae effondrée sur le corps sans vie de Picard. Ils ne comprennent pas pourquoi elle ne sauve pas leur compagnon et il faut de longues minutes pour qu'elle puisse expliquer la situation. Le visage sombre, les trois hommes soulèvent le corps et le porte vers la sortie qui semble les laisser franchir le seuil pourtant trop étroit en temps normal.


notes d'Albert de Tremere :

Chroniques Tremere

(partie du 22 oct 2019)

année 1172, hiver.

Je suis Albert de Tremere, né en 1146. Mon maître a confirmé mon gant à la Domus Magus Tremere Coeris; mon sceau est encore en sa possession, comme le veux la tradition.
Suite à un voyage d'études vers le Domus Magus Bjornaer Crintera situé dans le Tribunal du Rhin, j'ai rencontré d'étranges Magi.
Ceux-ci s'étaient échoués sur les plages des terres de Flandres. Et je les ai accompagnés sous l'autorité d'une Magi de Bjornaer, nommée Naelir missionnée par Crintera pour les ramener dans cette Alliance. 
Notre périple s'est trouvé mis en péril par l'attaque d'Esprits provenant d'un marécage hanté par des centaines de légionnaires romains décomposés et gisant au fond du marécage. La Maga Mélissandre de Merinita fit un sort de protection contre les esprits qui nous permit de nous réfugier sur un tertre qui semble repousser ces mêmes esprits.
Les autres mages pénètrent dans le tumulus en se faufilant dans un espace réduit. Je reste avec 6 servants pour monter la garde à l'extérieur afin de couvrir leurs arrières.
Malheureusement, un des Mages, Picard sorti dans un état critique... leurs servants sont sauvés, mais attristés par cette perte.

(partie du 29 oct 2019)

Après un long périple de retour, j'accompagne ces étranges personnes et le corps de Picard vers Crintera. Pendant le trajet j'ose me renseigner sur cette nouvelle Calebaïs et s'ils cherchent de nouveaux talents. Mélissandre reste très vague. Mélissandre consomme d'étranges champignons et son attitude à mon égard fut troublant. Je repousse courtoisement alors ses attouchements, et déclare à la turbula que je suis "frigide". Cet épisode va sûrement compliquer nos relations futures.
Notre accueil à Crintera fut mitigé. Naelir de Bjornaer nous demanda d'entrer discrètement dans l'alliance, et d'en repartir au plus vite en utilisant un portail d'Hermès qui lie l'alliance de Crintera et l'alliance de la nouvelle Calebaïs, c'est ainsi que les mages rencontrés nomment leur foyer. Apparemment, un certain Porcidius a demandé à Naelir de rester discret mais pour des raisons qui m'échappent encore.
En fouillant le corps de Picard, nous trouvons des pions de Virtus Terram qui nous permettront de franchir le portail. Détail à noter, sur les 8 pions présents, 7 ont été utilisés (3 servants et 4 mages), mais le dernier pion reste introuvable. Je soupçonne le draco bicéphale nommé "Givrefeu" d'avoir subtilisé et consommé ce dernier.
Naelir me montre comment activer la porte car je suis le seul à pouvoir positionner les pions en hauteur dans les mains de la statue. Je suis donc le dernier à partir. 
Nous arrivons dans une pièces creusée à même la pierre brute. L'ameublement est sommaire et ressemble plus à un dépôt qu'une pièce régulièrement utilisée. Il m'avait semblé, d'après leurs récits, que leur alliance était plus puissance ou du moins plus somptueuse. Une alarme magique a dû être activée car un bourdonnement sourd et puissant fait venir une troupe de fouines se tenant sur les deux pattes arrières, prêt à en découdre. L'un d'eux est albinos. Le chef porte une gemme verte. Je fais un signe d'apaisement dans leur direction. Givrefeu nous présente comme "invités". Le corps est pris en charge, et c'est un autre mage qui fait son entrée, d'abord sous la forme d'un hiboux puis se présentant sous le nom d'Orion. C'est lui qui rend plus confortable notre accueil. Il nous écoute, et nous accompagne vers la salle du banquet, tout en nous indiquant de façon sommaire à quoi correspondent les différentes salles qui nous croisons.
J'imagine que ces mages que je rencontre sont très occupés.
Tout aussi fantasque, je fais connaissance avec le cuisinier de l'Alliance, un fureton connu sous le nom de "Geraldus". Sa cuisine n'est pas mauvaise, mais ne me laissera pas de souvenirs. 
C'est à table que je rencontre un certain Luigi Vasco di Firenze, un herboriste plutôt intéressant. Ses connaissances du monde hermétique et vulgaire sont un sacré atout pour cette alliance.
Irruption d'un nommé Altaïr (un Maure) dans la salle, il porte un objet magique puissant qui lui permet de se téléporter. Il repart aussitôt, rassuré par les paroles de Luigi.
Je garde mon sang froid au milieu de cette folie douce. Je me renseigne et observe.
Nous profitons de l'arrivée d'un nouveau visiteur pour remonter vers la surface. Cette alliance est creusée dans une sorte de cavité qui forme un puits. Cette Alliance a connu une renaissance avec les propriétaires actuels, car je croise des stèles marqués de messages d'avertissement signés (Ornath), et qui parlent de Calebaïs. La nouvelle Calebaïs est donc la deuxième vie de cette alliance. Nous allons à la rencontre de cet autre visiteur, escorté par 12 Furetons. Naelir en profite pour visiter plus en détail l'alliance en compagnie du familier d'Orion.
Elle nous rejoint plus tard, alors que le visiteur nommé Rodric s'inquiétait de l'alarme de l'alliance puis repart d'où il vient.
Luigi nous convainc de nous initier à "l’énigme" qui fut le début de la renaissance de l'alliance. 
Les deux "nouveaux" venus vont donc passer l'épreuve... peut-être comme il le prétend que cela pourra impressionner les "anciens".

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