Les Chroniques de la Nouvelle-Calebaïs
D'une histoire de fantômes, de démons et de dragons
D'une histoire de fantômes, de démons et de dragons
A l'hiver 1164, pendant les préparatifs de Noël, le Conseil des Magi se montra plus houleux qu'à accoutumée. Les cauchemars récurrents au sein de l'Alliance depuis plusieurs années avaient commencé à affecter les Magi, et l'incapacité de tous à trouver la créature démoniaque qui avait survécu à cette sombre période les hantait tous. La situation était suffisamment tendue pour que Nathanaël de Tytalus, se sentant attaqué, se décida à aller prendre l'air à l'extérieur de l'Alliance.
Il fut question lors des échanges qui suivirent du remboursement de la dette de l'Alliance auprès du banquier juif du Comte de Foix. Selon Estrella de Bonisagus, un des clients du banquier était particulièrement intéressé par une forme d'argile jaune très rare, sans doute nécessaire à un rituel. Il fut envisagé par le Conseil qu'un Magus non hermétique utilisait les services du banquier et il fut noté de se renseigner plus avant sur ce mystérieux argile et ses possibilités magiques. Le familier d'Orion de Verditius, un majestueux hibou à l'envergure phénoménale, entra alors à la plus grande joie de la maitresse qui s'empressa de le gaver de morceaux de viande séchée avant qu'il ne quitte à nouveau la pièce aussi étrangement qu'il était arrivé.
Les discussions, d'après les minutes du Conseil rédigées par Sœur Malores, dérivèrent avec l'absence du principal intéressé sur les vulgaires. Une lettre, transmise par un des fidèles du Seigneur d'Acqs, Radoslav, au sujet de l'excommunication des cathares par le Pape lors du Concile de Tours, entraîna un aparté entre Picard d'Ex-Misceallena et ma Dame Mélisandre de Merinita. Les notes sur ce moment sont floues, mais il semblerait qu'ils aient discuté du supposé cannibalisme des chrétiens. Sans nul doute une incompréhension liée au passage du latin et à l'occitan. Je n'ose croire que ma maitresse puisse envisager que les adorateurs du Christ se livrent à de telles hérésies.
Néanmoins Soeur Malores quitta alors la salle pour être remplacée par un jeune homme, copie conforme d'Orion de Verditius jeune, absent lors de ce Conseil comme des précédents. L'absence de leur plus ancien compagnon ne passait cependant pas inaperçue et Dame Mélisandre crut que l'homme, qui, je l'avoue, ressemblait alors trait pour trait à son maitre, était une version rajeunie de lui-même. L'absence de son fameux bourdon, soulevée par Estrella de Bonisagus comme une impossibilité à ce changement d'apparence, ne souleva qu'un haussement d'épaule de ma maitresse. Il avait sans doute vendu son œuvre hermétique pour franchir une des indépassables limites de l'Ordre.
La suite des débats est quelque peu obscure mais fait état d'une conversation au sujet de l'augmentation des auras féeriques dans la région. Ma maitresse, sans doute gênée par ses succès en la matière, s'absenta de la salle du Conseil et donna son apparence à l'un de ses Furetons assurant le service. La discussion semblait tourner en rond lorsque la mention d'un laboratoire marchant déclencha une réaction disproportionnée de ma maitresse, qui tenta de planter son pique à viande dans le bras d'Estrella de Bonisagus, le tordant sur sa peau aussi dure que de la pierre.
Avant qu'elle ne puisse s'expliquer, le jeune Orion prit l'apparence d'un hibou et s'envola, suivi de près par ma maitresse surexcitée. Il n'est pas aisé de reconstituer les faits si longtemps après mais il semblerait que le maitre alchimiste de l'Alliance, Luigi Vasco de Firenze, fut retrouvé inconscient dans son laboratoire. Picard d'Ex-miscellanea et Mélisandre de Merinita, discutant autour du corps immobile, furent surpris lorsque Orion de Verditius, l'ancien, apparut dans la pièce son fameux bâton enchanté à la main. Tellement surpris que ma maitresse lui planta également sa pique à viande dans le bras, faisant couler un sang argenté sur le fer. Le sol se mit à trembler et le jeune Flamen tenta d'interroger Luigi, investissant son esprit de sa magie Mentem, mais tomba lui même inconscient!
Dame Mélisandre, persuadé que la Banshee responsable de leurs cauchemars s'en prenait aux siens l'un après l'autre, se prépara à affronter une créature capable d'échapper à un chasseur de démons de la trempe de Nathanaël de Tytalus. Quelle courage il lui fallut! Mais lorsque la Magus Picard reprit ses esprits, ils comprirent qu'il s'agissait d'une possession par un fantôme, un esprit vengeur, et non par un démon. Il me parait opportun de taire aujourd'hui les mots qui franchirent les lèvres de la maitresse au sujet de son compagnon, le Tytalus et qui résonnèrent dans tout le puits. Hélas il ne s'agissait que de la première scène d'une longue pièce.
L'alerte résonna au sommet du puits, cri des gardes qui ne fut pas suivi de la lourde sonnerie de la Cloche d'Ibyn. Intrigués, les deux Magi se séparèrent et ma Dame descendit au fond du puits vérifier l'ancestral enchantement. Pendant ce temps Picard d'Ex-miscellanea se rendit au sommet, près à déverser sa puissante magie élémentaire sur tout ennemi ayant réussi à franchir les premières protections de l'Alliance. Il ne trouva qu'une jeune femme d'une vingtaine d'années, les vêtements en lambeaux, les jambes ensanglantées par les ronces, qui faisait face en tremblant aux archers de garde. Terrorisée, elle le fut d'autant plus devant la démonstration magique du Magus et si elle se jeta aux pieds de Dame Mélisandre, qui venait de parvenir au sommet du puits, à peine essoufflée malgré sa course sur de nombreux étages, elle finit entourée d'une gangue de glace, permettant aux deux Magi de terminer d'analyser la situation de Luigi avant de se livrer à d'autres mystères.
Le corps pris dans son joyau translucide fut entreposé dans le cellier par une cohorte de Furetons, guidé par Geraldus, leur servant enchanté quelques temps plus tôt par ma maitresse. Arborant fièrement le visage de cette dernière, il avait en moins d'une heure pris l'ascendant sur tous ses frères ou presque. Hélas, trois fois hélas, l'histoire du héros Fureton à la pique ne cessa pas après ces étranges événements et encore aujourd'hui ils sont nombreux à chanter ses hauts faits... Ne devançons pas l'histoire et suivons les deux Magi qui rejoignirent Orion de Verditius dans le laboratoire d'alchimie.
Luigi Vasco de Firenze hurlait comme un damné, toujours inconscient, ce qui eut le don d'énerver ma maitresse. Utilisant sa magie, elle transforma les cris en chant issu d'une langue inconnue. Souriant de contentement, elle fouilla le laboratoire et découvrit une étrange espèce de champignon non loin d'une décoction phosphorescente encore en train de distiller. Intriguée, et toujours à la recherche de nouvelles sensations issues de plantes inconnues, elle avala une rasade de la potion. Malheureusement il s'agissait de la responsable de l'état du pauvre alchimiste, et elle se mit à hurler à tout rompre, se hâtant de rejoindre son Sanctum pour s'y mettre à l'abri. Effrayé, Orion de Verditius utilisa sa magie sur les restes de champignon et son visage pâlit quand il se rendit compte que le fongus s'était répandu sur les murs de tout le laboratoire. Pire, il s'agissait d'un champignon invisible. Pendant ce temps Picard d'Ex-miscellanea, parcourant avec hâte le journal de l'alchimiste, tomba sur des références à la découverte d'un champignon féérique dans un des marais de la Cour de l'Ombre.
Syndarion fut appelé par le Magi pour utiliser ses talents de musicien et calmer l'alchimiste. Pendant ce temps Orion de Verditius débuta l'interrogatoire de la jeune fille, tentant de comprendre comment une simple vulgaire avait pu franchir les pièges du Voile aux Illusions. Elle lui apprit son nom, Germonde, et ses origines, une communauté cathare de Tarascon. Poursuivie par des fantômes, elle avait marché une longue journée éreintante jusqu'à la colline, où les esprits avaient enfin cessé de la suivre. Selon le Magus, elle était dotée du don de Double-vue et avait franchi les mirages de Mormool sans même s'en rendre compte.
Les débats sont quelques peu flous à cet endroit, l'intervention récurrente du tout nouveau héros Fureton Geraldus ne permettant pas aux Magi de comprendre toutes les implications de cette arrivée inopportune. Comprenant néanmoins qu'elle serait plus à l'aise en présence d'un membre de sa communauté, Orion de Verditius se décida à aller chercher grâce à sa magie le seigneur d'Acqs, éminent partisan de l'hérésie. S'en prenant ouvertement à Germonde qui refusait de reconnaître la prééminence de Dame Mélisandre sur la Sainte Vierge, Geraldus tenta de lui enfoncer une pique à viande dans la cuisse. Heureusement le retour de Maître Orion et du chevalier bogomile mit fin à l'esclandre avant que le sang ne coula.
Les Magi décidèrent de garder la jeune fille au secret, en attendant d'en savoir plus sur les fantômes et les raisons de son arrivée, ne croyant pas à une coïncidence. Installée dans une pièce sous surveillance, mais dotée d'un certain confort, elle attendrait le bon vouloir du Conseil. Ce fut une nouvelle nuit de cauchemars pour les habitants de l'Alliance, heureusement adoucie par la certitude d'en avoir trouvé l'origine.
La suite... Dame Mélisandre, persuadé que la Banshee responsable de leurs cauchemars s'en prenait aux siens l'un après l'autre, se prépara à affronter une créature capable d'échapper à un chasseur de démons de la trempe de Nathanaël de Tytalus. Quelle courage il lui fallut! Mais lorsque la Magus Picard reprit ses esprits, ils comprirent qu'il s'agissait d'une possession par un fantôme, un esprit vengeur, et non par un démon. Il me parait opportun de taire aujourd'hui les mots qui franchirent les lèvres de la maitresse au sujet de son compagnon, le Tytalus et qui résonnèrent dans tout le puits. Hélas il ne s'agissait que de la première scène d'une longue pièce.
L'alerte résonna au sommet du puits, cri des gardes qui ne fut pas suivi de la lourde sonnerie de la Cloche d'Ibyn. Intrigués, les deux Magi se séparèrent et ma Dame descendit au fond du puits vérifier l'ancestral enchantement. Pendant ce temps Picard d'Ex-miscellanea se rendit au sommet, près à déverser sa puissante magie élémentaire sur tout ennemi ayant réussi à franchir les premières protections de l'Alliance. Il ne trouva qu'une jeune femme d'une vingtaine d'années, les vêtements en lambeaux, les jambes ensanglantées par les ronces, qui faisait face en tremblant aux archers de garde. Terrorisée, elle le fut d'autant plus devant la démonstration magique du Magus et si elle se jeta aux pieds de Dame Mélisandre, qui venait de parvenir au sommet du puits, à peine essoufflée malgré sa course sur de nombreux étages, elle finit entourée d'une gangue de glace, permettant aux deux Magi de terminer d'analyser la situation de Luigi avant de se livrer à d'autres mystères.
Le corps pris dans son joyau translucide fut entreposé dans le cellier par une cohorte de Furetons, guidé par Geraldus, leur servant enchanté quelques temps plus tôt par ma maitresse. Arborant fièrement le visage de cette dernière, il avait en moins d'une heure pris l'ascendant sur tous ses frères ou presque. Hélas, trois fois hélas, l'histoire du héros Fureton à la pique ne cessa pas après ces étranges événements et encore aujourd'hui ils sont nombreux à chanter ses hauts faits... Ne devançons pas l'histoire et suivons les deux Magi qui rejoignirent Orion de Verditius dans le laboratoire d'alchimie.
Luigi Vasco de Firenze hurlait comme un damné, toujours inconscient, ce qui eut le don d'énerver ma maitresse. Utilisant sa magie, elle transforma les cris en chant issu d'une langue inconnue. Souriant de contentement, elle fouilla le laboratoire et découvrit une étrange espèce de champignon non loin d'une décoction phosphorescente encore en train de distiller. Intriguée, et toujours à la recherche de nouvelles sensations issues de plantes inconnues, elle avala une rasade de la potion. Malheureusement il s'agissait de la responsable de l'état du pauvre alchimiste, et elle se mit à hurler à tout rompre, se hâtant de rejoindre son Sanctum pour s'y mettre à l'abri. Effrayé, Orion de Verditius utilisa sa magie sur les restes de champignon et son visage pâlit quand il se rendit compte que le fongus s'était répandu sur les murs de tout le laboratoire. Pire, il s'agissait d'un champignon invisible. Pendant ce temps Picard d'Ex-miscellanea, parcourant avec hâte le journal de l'alchimiste, tomba sur des références à la découverte d'un champignon féérique dans un des marais de la Cour de l'Ombre.
Syndarion fut appelé par le Magi pour utiliser ses talents de musicien et calmer l'alchimiste. Pendant ce temps Orion de Verditius débuta l'interrogatoire de la jeune fille, tentant de comprendre comment une simple vulgaire avait pu franchir les pièges du Voile aux Illusions. Elle lui apprit son nom, Germonde, et ses origines, une communauté cathare de Tarascon. Poursuivie par des fantômes, elle avait marché une longue journée éreintante jusqu'à la colline, où les esprits avaient enfin cessé de la suivre. Selon le Magus, elle était dotée du don de Double-vue et avait franchi les mirages de Mormool sans même s'en rendre compte.
Les débats sont quelques peu flous à cet endroit, l'intervention récurrente du tout nouveau héros Fureton Geraldus ne permettant pas aux Magi de comprendre toutes les implications de cette arrivée inopportune. Comprenant néanmoins qu'elle serait plus à l'aise en présence d'un membre de sa communauté, Orion de Verditius se décida à aller chercher grâce à sa magie le seigneur d'Acqs, éminent partisan de l'hérésie. S'en prenant ouvertement à Germonde qui refusait de reconnaître la prééminence de Dame Mélisandre sur la Sainte Vierge, Geraldus tenta de lui enfoncer une pique à viande dans la cuisse. Heureusement le retour de Maître Orion et du chevalier bogomile mit fin à l'esclandre avant que le sang ne coula.
Les Magi décidèrent de garder la jeune fille au secret, en attendant d'en savoir plus sur les fantômes et les raisons de son arrivée, ne croyant pas à une coïncidence. Installée dans une pièce sous surveillance, mais dotée d'un certain confort, elle attendrait le bon vouloir du Conseil. Ce fut une nouvelle nuit de cauchemars pour les habitants de l'Alliance, heureusement adoucie par la certitude d'en avoir trouvé l'origine.
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