Les Chroniques de la Nouvelle-Calebaïs
Du passage des marais féeriques
Trois jours après
l'équinoxe de l'automne, les Magi furent réveillés par des
servants affolés. Plus d'une dizaine d'entre eux avaient disparu et
nul ne pouvait donner de réponses à la Troupe agacée. Finalement
Biquette indiqua qu'ils étaient sans doute partis en direction du
Sud et de la source de Virtus Perdo, encore inexplorée, trois
jours auparavant.
Après de longues
tergiversations ma maîtresse obtint de sa plus jeune fille, l'être
féerique, qu'elle conduise ses compagnons et elle-même jusqu'à
ladite source. Malheureusement, elle réalisa un tour pendable aux
autres Magi en faisant pleuvoir une nuée de flèches
illusoires lors de leur traversée du Voile, révélant au passage la
réaction peu courageuse et inefficace de la Turbula.
Rattrapée au bas de la
pente, elle était en grande discussion avec sa fille et révéla aux
Magi qu'elle pouvait les conduire au marais interdit, malgré
les tentatives malhabiles de Picard et Nathanaël de se venger. Avant
qu'ils ne puissent se mettre en route, un des villageois de Lacombe
qu'ils découvrirent, au bord de l'agonie, leur murmura avant de
sombrer dans l'inconscience que les servants disparus étaient tombés
dans une embuscade. Les Magi lancèrent une reconnaissance
rapide des lieux mais se replièrent vers l'Alliance en parvenant non
loin des menaçantes tourbières.
D'après le survivant
épuisé, l'herboriste Luigi di Firenze voulait se rendre auprès de
la tribu de loups-garous avec laquelle il entretient des rapports
amicaux. Les autres servants devaient l'aider à transporter les
nombreux ingrédients qu'il comptait récolter en chemin et sur
place. Selon lui, ils se seraient perdus dans les marais que
l'herboriste ne reconnaissait plus, et auraient été attaqués par
des satyres et des arbres !
Ombrépine, la jeune fée,
confirme que Doria avait interdit l'accès au marais, et ce sans
raison particulière. Orion demanda à Gilles de se rendre auprès de
la Princesse Fae pour demander des explications. Bien peu à l'aise
dans une forêt féerique, il fut capturé par des plantes et perdit
le contrôle lorsque Nathanaël et Mélisandre, inquiets de ne pas le
voir revenir, partirent à sa recherche. Fou de rage d'être ainsi
retenu captif des lianes depuis des heures, Gilles essaya de prendre
le contrôle des Magi, et parvint à briser la Parma Magica
de Nathanaël. Ce dernier dégaina sa maudite épée sainte et s'il
libéra Gilles, il réveilla également la colère de la forêt. Ma
Maîtresse, fort instruite des risques encourus par la Troupe, se
décida pour un rapide repli stratégique.
Revenus entiers mais fort
énervés, et blessé dans le cas de Gilles, les Magi eurent
des explications houleuses, qui finirent lorsque Gilles provoqua
Nathanaël en duel. Mélisandre, frustrée et en colère contre
Nathanël, fit apparaître des visages de pierre qui hurlèrent à
travers l'Alliance « La mère de Nathanaël est un curé ! ».
Finalement le Certamen eut lieu dans les tréfonds de
l'Alliance, et Nathanaël victorieux utilisa du Virtus
Mentem sur l'esprit de Gilles inconscient pour le pousser
à plus de gentillesse vis-à-vis de ses comparses, et ce pendant un
an. Gilles, toujours furieux, prévint qu'il ne remettrait plus
jamais un pied dans la forêt.
Sans explication de Doria
et quelque peu divisés, les Magi décidèrent néanmoins de
se rendre dans les profondeurs des marais, portés par les
hippogriffes et rapetissés par les talents de Mélisandre. Maenwenn,
sa fille naturelle, changée en hibou géant pour l'occasion, n'était
pas rassurée par la grande mare sombre qu'elle découvrit. Il
s’agissait malheureusmeent du seul endroit où l'expédition
pouvait se poser sans risque. Mal leur en prit car des dizaines de
tentacules végétales se jetèrent sur eux et peu à peu, les Magi
se rendirent compte qu'ils défendaient leur vie contre une créature
extrêmement puissante. Dissimulés par les arbres, des centaines de
feux follets appellaient la Troupe mais servants, compagnons et Magi
craignaient de tomber dans un piège pire encore.
Altaïr, malgré ses
talents surhumains, fut happé par des tentacules, la tête
écrabouillée par une lyre, avant de disparaître. Nul ne retrouva
son corps. Atlas, guerrier puissant et résistant, périt également
entre les griffes végétales du monstre. Les sorts de combat des
Magi combinés aux illusions de Mélisandre retardaient
l'échéance, mais Picard sombra dans la folie furieuse après avoir
été blessé par accident par Nathanaël. Il est un puissant Magus
Ignem mais il perdit le contrôle de sa magie et un titanesque
élémentaire de feu apparut, hors de contrôle. Ma Maîtresse
éprouva le besoin irrésistible de sauver Altaïr, et décida de
remonter le Regio à sa recherche.
Pendant ce temps
Nathanaël tentait de limiter les dégâts, la forêt s'enflammant
tout autour de lui. Il arriva finalement à invoquer un puissant
orage qui noya l'élémentaire. Épuisé, il rencontra les farfadets
qui essayaient de les avertir du danger. Il leur proposa un pacte
pour l'aider à ramener les blessés. Orion, égal à lui-même,
s'empressa de trouver le Virtus abandonné par la créature
végétale et l'élémentaire. Ils s'enfuirent à dos hippogriffe,
alors que Doria, alerté par le feu, arrivait sur les lieux et levant
la tête apercevait la Troupe s’enfuyant. Elle leur adressa des
insultes bien appuyées et une promesse de mort douloureuse s'ils
remettaient les pieds ici. Mélisandre élabora alors le projet de
rendre visite à Iltor pour la calmer et tirer cette affaire au
clair.
D'après les fées, le
retour d'une Cour de Lumière dans la région rétablirait
l'équilibre. Pour cela ils devaient retrouver un grand cerf blanc
que Robin le Vif aurait jadis rencontré et dont il avait ramené des
bois qui ornent depuis la salle des banquets au troisième niveau du
puits. Ils parlèrent d'une race étrange, les Batrophiens, qui
pourraient les aider à trouver un passage vers l'Arcadie.
Une deuxième expédition
partit donc cette fois pour découvrir ces mystérieux êtres
féeriques. La musique de Spyridon attira à eux d'étranges tritons
d'un mètre de long, à la peau verte, aux yeux globuleux et à la
langue bifide. Les Batrophiens proposèrent une série d'épreuves à
la Troupe, défi relevé immédiatement par les Furetons que
Mélisandre aavait envoyés pour la représenter.
Dix épreuves virent
s'affronter les diverses équipes :
-celui qui crachait le
plus loin
-celui qui ramenait le
plus vite 10 feux follets vivants
-celui qui allait le plus
vite dans l'eau, épreuve remportés haut la main par les Furetons
qui tractèrent l'un des leurs sous l'eau grâce à une corde.
-celui qui maîtrisait
les illusions, qui vit Maenwenn montrer sa maîtrise des illusions
-celui qui trouvait la
plus belle lentille d'eau où la magie de Maenwenn et la fourberie
des Furetons qui volèrent celle de leurs concurrents leur permit de
gagner
-celui qui trouvait le
plus de vers, remportée une nouvelle fois par les Furetons qui
échangèrent un sac de sangsues contre des vers avec les Batrophiens
les plus gourmands
-celui qui trouvait de
l'eau pure où Spyridon fit pleurer leurs hôtes pour récolter leurs
larmes dans une gourde
-celui ramenait la plus
belle écaille où la magie de Maenwenn fit encore des miracles
-celui qui créait du feu
noir où une véritable bataille rangée vit s'affronter les
Furetons, bien décidés à voler le feu aux Batrophiens plus
rapides, et malgré les tentatives plus rageuses des êtres fées,
les créatures magiques remportèrent une nouvelle fois l'épreuve
-celui qui s'immolait par
le feu fut l'épreuve finale. La Troupe se rendit compte que le feu
ne brûlait pas vraiment, mais la douleur, elle, était réelle.
Spyridon hypnotisa le chaman Fureton pour qu'il ressente du plaisir
en se brûlant, impressionnant les Batrophiens. Ces derniers
éteignirent le Fureton hurlant avec l'eau pure rassemblée lors
d'une précédente épreuve, et remirent un bâton orné du feu noir
aux Furetons. D'après Orion consulté à leur retour, en brûlant
cent livres de bois féerique avec ce feu, les Magi pouvaient
récolter un pion de Virtus Ignem. Picard
fut
nommé responsable de cette nouvelle source de Virtus.
D'après
les Furetons on trouve
cet étrange feu dans une grotte volcanique dissimulée dans les
marais, dont le cœur est constitué d'étranges bâtiments
d'obsidienne. En leur centre brûle un immense brasier de ténèbres.
Les Batrophiens vaincus acceptèrent d'aller chercher les servants
disparus dans les marais pendant que Maenwenn échangeait une lampe
fabriquée à l'aide d'un feu follet et d'une lentille d'eau avec un
collier de vers offert par le chaman des Batrophiens. Conduits là où
les servants avaient disparu, ils découvrirent une partie de leurs
affaires, celles constituées de fer et d'argent. La Troupe intriguée
se rendit au Caern des loups-garous pour trouver des explications et
découvrit que les métamorphes avaient sauvé leurs gens qui
allaient disparaître en Arcadie le jour de l'équinoxe.
Malheureusement les Regio magiques et féeriques s’étaient
étrangement liés, et les servants étaient bloqués à la lisière
des deux mondes. Mélisandre, qui est la preuve vivante de la
coexistence de la magie et de la féerie, arriva à ramener les
servants, au grand soulagement de ces derniers.
Les Furetons ramenèrent une brassée de feux follets à ma
Maîtresse, qui après les avoir longuement observés décida de les
remettre en liberté. Elle les conduisit jusqu'aux lisières du
marais où l'un d'entre eux lui révéla l'emplacement d'un portail
vers leur terre d'origine, l'Arcadie. Devant l'enthousiasme de
Mélisandre, une des créatures féeriques décida d'accompagner
Ombrépine, et offrit son aide et ses talents à la Maga
Merinita. Pleinement satisfaite de son nouveau compagnon, elle
regagna l'Alliance rassurée.
Quelques temps plus tard, les Magi, guidés par la magie de
détection d'Orion de Verditius et par la connaissance de la féérie
de Mélisandre de Merinita, décidèrent de partir à la recherche de
leur compagnon Altaïr. L'étrange piste les conduisit jusqu'à une
titanesque caverne, où les illusions visuelles et sensorielles
étaient légions, les égarant, sans but, au milieu de stalactites
et stalagmites innombrables. Finalement Dame Mélisandre se défit du
groupe, et par un stratagème connut d'elle seule parvint à quitter
l'illusion principale et à parvenir auprès d'Altaïr.
Hélas ce dernier était retenu prisonnier par Doria, prise d'une
terrible colère. Elle grandit jusqu'à atteindre la taille d'un
titan des anciennes légendes grecques. S'ensuivit un combat inégal
où ma maîtresse tenta de survivre en évitant la fée déchaînée.
Hélas cette dernière se saisit d'Ombrépine et la dévora d'un seul
mouvement, poussant Mélisandre à entrer elle aussi dans une rage
folle. Les deux furies finirent par comprendre qu'elles avaient été
manipulées pendant de longues années par Iltor. Tandis que
Mélisandre se rendait compte stupéfaite que Doria était la réelle
puissance féerique de la Cour, et non Iltor, et qu'elle s’était
engagée en dissimulant certaines choses à son Alliance avec lui,
elle jura de se venger. Doria, entre admiration pour son traître de
conjoint et sa haine pour sa duperie amoureuse, reconnut ma maîtresse
comme son alliée. Ils ne leur restaient plus qu'à attendre le
retour d’Iltor d'Arcadie...
Pendant ce temps, le reste de la Troupe était toujours bloqué par
les illusions de la caverne et certains finirent par perdre la
raison, comme Gloïn qui s'attaqua à un stalagmite à coups de
hache. Arrachant un morceau de pierre, de la jaspe rouge, il arrêta
son attaque suivante lorsque Mélisandre apparut non loin de lui,
accompagné d'Altaïr. Elle annonça aux autres Magi avec
quelle facilité elle avait mis les mains sur leur compagnon, mentant
éhontément, et s'étonna de leur incapacité à percer les
illusions du Regio. Souriant de sa supériorité, elle les
conduisit jusqu'à la forêt, où Nathanaël de Tytalus s'empressa
d'acheter à Gloïn son morceau de roche contre une livre d'or. Il
s'avèra en effet que la jaspe contenait du Virtus Ignem...
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