Cupidon-le-simple

Un garçon d'une dizaine d'années, nommé Valentin, était autrefois le serviteur de l'un des Magi de Val Negra. Il était fort beau, et le demeure malgré tout. Il ne possédait pas le don, et ne put donc devenir apprenti. Mais il n'avait pas son pareil pour deviner les sentiments de ses interlocuteurs ce qui en faisait un entremetteur talentueux malgré son jeune âge et son apparence innocente. Ceci lui valut le sobriquet bien mérité de "Cupidon".

Pour une raison étrange il ne vieillissait pas, comme si l'amour qu'il faisait naître dans le cœur de ses semblables lui accordait la jeunesse éternelle.

En 1164, tout changea, il perdit subitement sa perspicacité et devint un faible d'esprit, une coquille presque vide. Il recommença à grandir, ce qui fait à présent de lui un fort beau jeune homme d'une vingtaine d'années en apparence, mais sans la moindre conversation. Un vrai gâchis tant il est difficile d'en détacher son regard.

Emotif et benêt, il aime sonder le fond du gouffre de son regard innocent. Il explique à qui voudra qu'il y voit le passé. Un Passé où les émotions régnaient, où l'amour habitait le cœur des habitants de Val Negra. Cette nostalgie, et la solitude qui en découle le rendent sensible à la moindre marque d'attention qu'il considère alors comme une preuve ... d'amour ?

La rumeur voudrait que Valentin soit d'ascendance féerique, c'est de là qu'il tiendrait sa perpétuelle jouvence et son intuition surnaturelle pour les émotions humaines.

Taille 0
Intelligence -5
Perception +2
Présence +7
Communication -1
Force +2
Endurance +2
Dextérité +1
Vivacité -3

Au temps où, meurtri de ne pouvoir devenir apprenti, Valentin se lamenta trop près du gouffre infernal, quelque chose entendit sa complainte et lui proposa un marché. Lui seraient accordées la beauté et la jeunesse éternelle à condition d'apporter l'amour parmi les siens. Ne voyant pas quel mal pouvait bien se cacher dans une si vertueuse démarche il accepta de bon cœur ! Petit à petit c'est le démon qui prenait possession de l'esprit et du corps de Valentin qui ne se rendait compte de rien. Les amours naissants venaient à provoquer discordes, jalousies, colères, et tristesses. Le plan infernal allait bon train pour précipiter un peu plus vite l'Alliance dans son hiver.

Mais le miracle de Sainte-Marie Dieu-le-fils coupa le lien que cette engeance démoniaque avait sur l'enfant, livrant ce pauvre corps à lui-même sans que son esprit puisse recouvrer son intégrité. Il erre désormais comme un simplet dans les couloirs, quand il ne se perd pas de lui-même. Il sert parfois de cobaye à des expériences, ou de larbin docile mais fébrile et incompétent. Les puissances infernales puis divines à l'œuvre sur Valentin dissuadèrent n'importe quel mage hermétique de tenter d'y remédier : trop de risque pour un simple mortel, même s'il a conservé une beauté à couper le souffle.